lau84 a écrit:monsieurbaron a écrit:Je précise ma pensée : Biver veut relancer Zenith et a notamment compris qu'il fallait arrêter de mettre autre chose que du maison dans les boites. Plus de Sellita, plus de trahison de la manuf'.
En outre il veut établir des positionnements clairs et complémentaires pour ses trois marques. Zenith c'est une manufacture d'abord et de la haute horlogerie abordable ensuite.
Donc il faut pas mettre ce positionnement en péril.
Par contre la mauvaise nouvelle c'est qu'il développe des "synergies" entre ses trois marques. Ce qui est malin, évidemment, mais qui pourrait conduire à une dilution de l'identité de la marque dans l'amalgame obtenu.
J'admire le pragmatisme de ton analyse... Connaissant l'aversion que tu as pour le personnage....
Je trouve la stratégie plutôt intelligente. Il est vital de donner une identité forte à chacune des marques et de les cloisonner dans leur positionnement. Si des échanges au sein d'un groupe sont emminement incontournables, je pense... Je veux croire... Que ces échanges ne se feront pas au détriment de ce qui fait la force, l'essence même de chaque marque.
C'est plutôt Biver qui est pragmatique. Quand t'as trois marques il serait idiot de les mettre en concurrence directs. Donc tu les positionnes bien clairement sur des segments différents. En l'occurence ça signifie que TAG doit redescendre un petit peu par rapport aux ambitions affichées il n'y a pas si longtemps.
Vu la conjoncture du milieu horloger, il a super gros atout avec ses trois marques et l'ensemble des compétences qu'elles recouvrent. D'après ce que j'ai lu à droite à gauche, Biver a créé une "cellule de crise" pour Zenith : les meilleurs des employés des trois marques étudient et déterminent les meilleurs choix pour tirer la marque vers le haut.
Et puis il a fait ce que Steve Jobs avait fait (puis que Tim Cook a détruit avant de tenter de reproduire actuellement) : simplifier la collection. Elle était devenue illisible (Albouk l'a très bien décrit sur FAM) El Primero pouvait être un mouvement, une gamme, un modèle etc... Elite, pareil. Maintenant on a 4 gammes : Elite, Defy, Chronomaster et Heritage.
Le constat qu'a sans doute fait Biver est le même que celui qu'on a tous fait : Zenith a eu une identité forte d'innovation et de technicité avec le El Primero, l'Elite mais tout ça s'est perdu parce que le El Primero a 50 ans. Mais les amateurs ont encore à l'esprit cette identité et il faut conduire les nouveaux acheteurs à adhérer à cette identité. Donc on s'appuie lourdement sur les ressources internes pour sortir très vite le EP 21 (Biver reconnaît que c'est son projet) pour Bâle. On revient sur le devant de la scène pour autre chose que les contrats de license que tout le monde finira par oublier, sans dépenser une fortune, la R&D est déjà amortie, on a fait redescendre TAG, donc on a un mouvement dans les cartons qu'il faut utiliser en l'adaptant à l'héritage El Primero). En plus on peut aussi attirer l'attention de ceux qui aiment la marque positionnée sur le segment du dessus (Hublot) sans en avoir les moyens ou amener les amateurs d'Hublot à s'offrir ce petit joujou. Dans la vidéo Biver s'exclame quelque chose comme "le 100ème à 8 000CHF, c'est que dalle" : on dirait bien que ça va être son crédo pour relancer Zenith, la sensation de la HH à prix abordable (pas pour tout le monde non plus, mais pour ceux qui n'ont définitivement pas les moyens pour la vraie HH)
Enfin, que je comprenne sa démarche qui est tout à fait sensée, pragmatique et qui a toutes les chances de réussir (il s'est donné 3 ans, mais pense que ça sera bien moins long et moi aussi) ne veut pas dire que j'apprécie les choix faits pour le nouvel El Primero. Mais d'avoir la confirmation que le EP21 est délibérément à la croisée des chemins, change mon approche : ça n'était que du marketing. Au moins c'est clair et je le prends comme tel.
Par contre je ne vois pas comment le prochain modèle peut à la fois révolutionner le "watchmaking" sans être dans la technologie alors qu'il n'aura pas de balancier ?