J'avais été choqué à l'époque par l'effroyable vulgarité des personnages. Je n'avais pas perçu l'espèce de pureté enfantine qui caractérise les deux principaux protagonistes, qui se débattent comme ils peuvent au milieu d'un océan d'horreur. Je ne me souvenais plus trop de la trame centrale, qui m'est apparu beaucoup plus clairement à l'occasion de ce re-visionnage (comme très souvent avec les films de Lynch ; lesquels gagnent toujours à être vus et revus
et re-re-revus...).
Il y a en permanence de petits signes qui indiquent une profonde compréhension des actes commis et de leurs conséquences (surtout de la part de Sailor, qui ne se cherche pas d'excuses).
Décidément, le décès de Lynch m'a énormément affecté, d'autant plus que, comme je le disais hier soir à Madame, je ne m'attendais pas du tout à apprendre cette nouvelle, ce qui est curieux dans la mesure où il était pourtant dans des âges où
ma foi, c'était quand même prévisible. En effet, depuis de nombreuses années maintenant, quand on m'apprend le décès de quelqu'un, je ne suis jamais surpris vu l'âge des intéressés ; presque de manière plus importante d'ailleurs que lorsqu'il s'agit de quelqu'un que je pensais
déjà être passé de vie à trépas
Là, dans le cas de Lynch, qui est un réalisateur qui m'a accompagné de manière régulière depuis mon adolescence, et que j'ai re-découvert à la vingtaine par le biais du frère d'un ami, cinéphile amateur et monteur de profession
(il avait fait la FEMIS, je crois), ça me fait vraiment un effet bizarre.
Moi qui espérais (sans trop y croire) une quatrième saison de Twin Peaks, là c'est foutu...
