Le week-end dernier était un week-end de trois jours. C'est parce que c'était la fête du Travail hier, lundi 23 octobre. Ne vous inquiétez pas, c'est normal que la fête du Travail tombe en octobre plutôt qu'en mai quand vous êtes dans un pays où les gens marchent la tête en bas sans tomber !
Nous avons donc été avec nos deux grands ados visiter
l'atelier des studios Weta. Les
studios Weta, ça ne dit pas grand chose aux Français mais, ici en Nouvelle-Zélande, c'est comme le camembert en France : ça fait partie du patrimoine et ça rapporte des devises. Ces studios de cinéma emploient plus de 4500 personnes à Miramar, un faubourg de Wellington, et réalisent les effets spéciaux et la post-production pour de nombreuses super-productions hollywoodiennes, comme Avatar, King Kong, la série des Narnia, le Tintin de Spielberg, Distict 9 ou le Valérian de Besson. Weta est aussi bien sûr le studio qui est responsable du tournage des films du néozélandais Peter Jackson : la trilogie du Seigneur des Anneaux, la trilogie du Hobbit et plus récemment, la Terre du milieu.
L'atelier Weta, fondé en 1987 par Richard Taylor et Tania Rodger, a commencé par créer les maquillages, les costumes et les accessoires pour les premiers films de Peter Jackson, comme notamment le cultissime
Bad Taste. Ils ont accompagné le metteur en scène dans son ascension mondiale et gèrent maintenant une ruche qui fabrique des créatures, des armes, des costumes, des robots, des véhicules, des maquettes, des mannequins, des prothèses, des accessoires en tout genres pour bon nombre de productions à gros budget du moment.
Durant la visite des ateliers, il est interdit de prendre des photos pour des questions de droits (Weta ne possède pas les droits à l'image pour la plupart des films sur lesquels ils travaillent, donc par exemple il n'est pas question de laisser quelqu'un photographier les maquettes de différentes tailles utilisées pour les différents plans du château de Narnia). Heureusement, il y avait quand même quelques opportunités à proximité :

Les piles du portail d'entrée des l'atelier Weta

Y'a un truc bizarre...

On t'avait dit de pas toucher...

Et ça, c'est quoi ?

Major Tom to Ground Control: We have a slight problem...

Un type croisé dans un couloir...

Un autre, plutôt du genre timide...

Un simple pion...

Un gars du coin...

Un autre, plutôt mal luné...
Il faut préciser que de nombreux modèles présentés lors de la visite sont purement époustouflants au niveau du réalisme et de l'attention apportés au moindre détail. À un moment, au détour d'un atelier, on voit un véhicule militaire type Hummer créé pour un film qui n'a jamais vu le jour. C'est un vrai 4x4, qui roule vraiment et qui a couté deux millions de dollars. Au volant, il y a un type bronzé, plutôt baroudeur, qui a une main sur le volant et l'autre sur le levier de vitesses. Je me suis approché très près (la fenêtre côté conducteur est ouverte) et le type est bien réel. Même au toucher, sa peau est souple comme la peau d'un vrai visage. Les poils de barbe sont des vrais et le contact sur le dos de ma main m'a fait le même effet que quand je me passe la main sur la joue après un week-end de trois jours... Vraiment bluffant !
Tout débute en fait par une sculpture : la plupart du temps, c'est un artiste qui crée le modèle en pâte à modeler, en plâtre ou en n'importe quel autre matériau. Ça peut aussi être un modèle créé par un artiste en numérique et imprimé avec une imprimante 3D ou usiné avec une machine à commande numérique. À partir de là, on fait des moules et on duplique en n'importe quel matériau. C'est souvent du plastique quand ce sont des accessoires destinés à être filmés de loin, mais les armes ou armures notamment sont aussi réalisées en métal avec des techniques traditionnelles quand elles doivent apparaitre dans des vues en gros plan. Il y a donc dans les ateliers Weta des forgerons, des artisans qui travaillent le cuir, le tissu, le bois, etc.
Si vous passez par Wellington, ça vaut le détour :
http://wetaworkshop.com/visit-us/workshop-tours/tour/weta-cave-workshop-tourAmitiés,
Abbazz