Petit chronique sur Dark Souls III. Je viens d'y passer un super moment, que j'avais envie de partager

Vous n’êtes pas obligés de connaitre le jeu pour lire cette histoire, aussi je débuterais par un petit paragraphe explicatif des mécanismes du jeu dans un soucis de compréhension
Le contexte:
DSIII est un jeu d'action/RPG dans un univers sombre et impitoyable type "médiéval fantastique".
C'est un jeu totalement solo, mais avec plusieurs interactions possible en ligne avec d'autre joueurs.
Un joueur peut appeler ("invoquer") d'autres joueurs dans son monde (sa partie solo) afin de l'aider par exemple à passer une zone trop difficile, ou défaire un boss tenace (c'est pour toi ça Reno
).
Un joueur peut aussi "envahir" sous certaines conditions le monde d'un autre joueur sans son consentement, généralement dans un objectif belliqueux. Le joueur ainsi envahi peut lui même invoquer d'autre joueurs si il le souhaite (afin de se protéger de l'envahisseur notamment).
La ou ça devient assez drôle, c'est que le jeu comporte un certain nombre de factions (huit), et les joueurs qui y prêtent serment ont chacun des objectifs différents en ligne à accomplir pour progresser au sein de leur serment.
Ainsi, vous pouvez invoquer un type pour vous aider face à un boss (il y a une faction dédiée à cela), alors qu'en en vérité son objectif à lui sera de récupérer la langue sur votre cadavre afin de l'offrir à son maitre (il aura camouflé son identité avec un anneau de duperie pour se faire invoquer)
Ainsi, même si les 3/4 du temps les rôles sont bien identifiés, il y a pas mal de petit malins qui s'amusent à tromper les autres joueurs et il y a bien moyen de troller et de pourrir les parties des autres (ça fait aussi le charme du jeu)
Il y a aussi possibilité de chercher à de jouer dans les règles de l'art, et solliciter l'honneur des joueurs pour provoquer des duels à la loyale.
Comme vous ne pouvez pas communiquer autrement que par votre attitude dans le jeu (amicale ou agressive) ou bien quelques animations de mouvements corporels, le rôle play est assez intéressant à jouer, au final c'est dur de se faire comprendre et c'est ça aussi qui fait le sel du jeu! Les rencontres sont anonymes et éphémère, vous pouvez jouer en coopération le temps d'une courte session de jeu, et l'ami d'un instant peut vous trahir quelques secondes plus tard!L'envahisseur:
Je me retrouve donc à envahir le monde d'un joueur, car j'appartiens aux fidèles d’Aldrich, serment qui a pour objectif la défense d'une zone, la cathédrale D'Anor Londo. J'y suis donc invoqué automatiquement lorsque un joueur y pénètre afin de l'occire.
Normalement, je suis clairement identifié et visible de loin par une aura violette autour de mon joueur, mais je porte un anneau qui me permet de conserver mon apparence humaine afin de brouiller les pistes.
L'autre joueur (le "porte-braise") arrive en compagnie d'un acolyte, un spectre invoqué afin de l'aider à se débarrasser des ennemis de la zone.
Ils m’aperçoivent et s'approchent tout les deux, à la fois intrigués et méfiants. Je les attends, sur le toit d'une église, dans une position de recueillement, arme rangée, sans montrer signe d'agressivité. Si je les attaque frontalement ou par surprise, ils vont se liguer à deux contre moi et j'ai peu de chance de m'en tirer, mon objectif étant je le rappelle de réussir à tuer le porte-braise.
Après que nous nous soyons salués réciproquement et qu'ils aient un peu testé mes intentions (certains joueurs attaquent directement sans attendre aucune forme de protocole), ils décident que je ne suis pas une menace et vont continuer de nettoyer la zone de leurs ennemis.
Je m'en vais tranquillement les attendre sur une terrasse surplombant la cathédrale un peu plus loin, propice à un beau combat.
Ils ne tardent pas à arriver, et la j'essaye de leur signifier mes intentions clairement:
Je désigne du doigt avec insistance le compagnon du porte braise, tout en levant le point en l'air et en effectuant des mouvements rapides et agressifs face à lui.
Je veux un duel à la loyal, à un contre un. Je ne provoque pas directement le porte braise (ce qui aurait pour conséquence probable que l'autre joueur cherche à le défendre) mais si j'arrive à me défaire de son compagnon, son tour viendra ensuite.
Par chance, ils semblent disposer à m'écouter, et ont l'air avoir compris mon message.
Le porte braise reste en retrait et s'assoie.
Après les salutations d'usage, je tournoie agressivement autour de mon premier rival, attendant une ouverture pour frapper, mais je n'ai par mégarde pas pensé à dégainer mon arme!
Celui-ci, montrant encore une fois un sens aigu de l'honneur, porte la première attaque lui aussi à main nue!
Et la nous nous prenons tout deux au jeu: nous entamons un duel poing contre poing, situation très rare dans un monde ou les hachoirs, katana et épées lourdes font loi.
C'est assez loufoque car nous nous faisons des dégâts ridicules, à rouler dans tout les sens pour tenter de placer des coups de poings sans trop s'en prendre au passage. D'ordinaire un duel se règle en quelques coups bien placés, la nous épuisons nos forces dans la durée, tels des boxeurs stratèges.
A ce moment la, un nouvel envahisseur (du même serment que le mien) arrive aussi sur la zone. Il pourrait faire voler en éclat ce fragile équilibre en fonçant dans le tas et déclenchant un combat général.
Mais il choisis de respecter les règles, et s'assoie en haut des marches, attendant son tour
Dans un combat à la loyale, les règles implicites impliquent de ne pas fuir et de ne pas se soigner. Dans notre combat s'ajoute maintenant la règle de ne pas dégainer son arme.
Seulement mon adversaire va t'il les respecter jusqu'au bout, surtout sentant sa propre fin approcher?
Alors qu’après quelques minutes je domine largement le combat, il conserve son honneur entier et ne prends pas la fuite.
Dans une roulade, je parviens à passer dans son dos et à lui placer un coup de poing critique qui le fracasse violemment au sol. Il ne se relèvera pas.
Le porte braise me salue respectueusement, il est tout seul désormais et il sait qu'il va devoir y passer.
Il dégaine son épée, il souhaite un duel armé.
Je me soigne, sors mon bouclier et dégaine mon espadon, et j'attends son assaut.
L'affaire est réglée beaucoup plus rapidement que le premier combat. Il fait quelques erreurs et juge mal la portée de mon épée. Sur la fin il se ressaisit et arrive à me porter un enchainement violent qui aurait pu m'être fatal, mais je parviens à lui porter le coup final. Alors qu'il s'écroule, je m'accroupis en signe de respect. Je récupère les reste de son cadavre comme preuve d'accomplissement de ma mission.
L'autre envahisseur, qui était arrivé en cours de combat et qui était resté spectateur sans intervenir, se lève et applaudi. Pour lui aussi sa mission est accomplie puisque le porte braise a été tué.
Nous regagnons chacuns nos mondes respectifs (pour retourner s'en prendre plein la tronche ailleurs après cette petite parenthèse inattendue dans l'univers impitoyable de Dark Souls).