Colargol a écrit:Étonnant que tu ne connaisses pas l'incomparable huile de pied de bœuf,

Et bien je note également.
Mais ça ne revient pas plus cher que la crème pour les mains ?

tu n'as donc jamais pratiqué le jumping !?
Ah si

Je m'en souviens comme si c'était hier.
J'avais 6 ans. C'était mon premier jour au poney-club de Marnes.
Je ne voulais absolument pas faire de poney, mais l'insupportable gamine des amis de mes parents, elle, voulait en faire.
Comme nos parents avaient décrété que nous étions amis (puisque nous avions à peu près le même âge)(vous suivez la logique ?), il fut décidé que moi aussi, j'en ferais. Pour que la petite princesse, à qui on ne refusait jamais rien, n'y aille pas toute seule

Je rentre donc dans le paddock, et j'avise le bestiau qu'on m'avait assigné.
Il se prénommait "shérif".
Ça semble fou, comme ça, quand on est adulte et qu'on considère un poney (ce qui évoque immanquablement un rat avec une crinière), mais à 6 ans, c'est proprement gigantesque comme animal.
Je me retrouve donc le dernier à devoir escalader ma monture. J'en n'avais rien à foutre de cette saloperie ensabottée.
Je n'étais pas motivé, et je n'arrivais pas à grimper…
Au bout d'un moment, ça m'a gavé.
J'ai pris mon élan, et j'ai sauté sur l'ongulé

Grave. Erreur.
Le poney a de ceci en commun avec l'homme, qu'il n'aime que très modérément qu'on lui balance des coups de bottes en cuir dans le bide.
J'ai donc pris instantanément connaissance de ce "fait de la vie" (comme disent nos voisins anglo-saxons), ainsi que de la manière la plus rapide possible de faire un retour à l'envoyeur -> sciure-canasson-sciure.
Cette maquette de cheval m'a en effet renvoyé illico presto sur le plancher des vaches (enfin des poneys, dans le cas présent) et m'a fait comprendre que décidément, le poney, c'était pas pour moi.
Ce fut et ça reste à ce jour ma seule expérience de Jumping

Mais croyez-le, braves gens, le souvenir de cette humiliation est encore vivace dans mon esprit.
Tout ça à cause d'une petite conne qui, vous n'allez pas le croire, a décidé que finalement, le poney c'était caca boudin, et qu'elle n'y retournerait jamaiiiiiiis

Mes parents, qui sont des gens pour qui un sou est un sou, tinrent néanmoins à ce que je finisse l'année (payée à l'avance, cela va sans dire).
Il n'y a rien que je ne déteste plus aujourd'hui que la voile, à part l'équitation.
Si on me laissait faire, il n'y a qu'une chose à laquelle ces foutus canassons seraient bons :
