Salut tout le monde
Petite revue d’une montre que j’ai attendue longtemps...
Parfois, quand on commence à s’intéresser à un sujet, de manière assez inexplicable, certaines choses attirent. Pour les montres et moi, il y avait quelques marques plutôt confidentielles qui m’ont immédiatement plu : Marathon, Sinn, Squale et Damasko.
Le budget était bien conséquent, et j’avais la volonté de découvrir, je me suis tournée vers d’autres montres qui me plaisaient et j’ai découvert plein d’autres marques.
Mais voilà, on revient toujours à ses premiers amours Et de ce quatuor magique, et bien il ne restait plus que Damasko à conquérir. C’est désormais chose faite.
D’une certaine manière, la boucle est bouclée, Damasko DA42 au poignet.
Commençons par le début : Damasko !
La marque Damasko
Damasko c’est une jeune marque familiale, née en 1994 et qui porte le nom de son fondateur Konrad Damasko.
Leur objectif c’est d’utiliser des matériaux révolutionnaires pour l’horlogerie, notamment issus du secteur de l’aérospatial. Au rayon des nouveautés, l’acier durci selon une technique de pointe est sans doute l’élément le plus connu.
Mais leur volonté d’innovation ne s’arrête pas au boitier : ils développent un certain nombre d’innovations qui aboutiront à la création de leur propre mouvement (le A35) avec l’utilisation d’huiles résistant à des températures extrêmes, un échappement résistant aux chocs et aux forces gravitationnelles, par exemple.
A noter, la DC56 a été testée en vol sur l’Eurofighter, comme un lien sympathique entre les deux mondes.
Source : monsoonal
Et notons également que Damasko a longtemps usiné les boitiers en acier durci de Sinn, jusqu’en 2002.
Bref, pour moi, Damasko, c’est l’archétype de la toolwatch, technique, fiable, innovante bref tout ce que j’aime dans une montre. Lisible et robuste, bref dès le début, la marque m’attire.
Pendant longtemps, cohabitent dans leur collection les mouvements ETA 2638-2, les Valjoux 7750 avec modifications Damasko, et les A35 (déclinés en H35 pour les chronos). Les ETA 2638 sont en train de disparaitre au profit du mouvement manufacture (et d’une facture qui gonfle, forcément).
La montre : DA42 !
J’étais donc fixée sur la marque, mais pas sur le modèle… L’habitude des plongeuses, oui, mais la DSub ne me plait pas spécialement.
J’abandonne l’idée des montres sans chiffre (DA34/35 et DA44/45 et DS) et les chronos :
Je me suis tournée vers le modèle que l’on trouve le plus souvent en occasion la DA3X, mais j’aime les montres avec un marqueur temporel…
(source : timeless)
Du coup, les DA4X sont consacrées ! Alors, comme souvent, j’attends une occasion…
Un soir, après avoir raté le coup pour une Helm Komodo, et en réfléchissant longuement entre une C.Ward Lympstone, une occasion se présente ! Problème : la montre est aux Etats Unis… C’est une DA42 de 2018, déjà deux propriétaires et qui a vécu une vie de vraie toolwatch.
Ma montre en verra d’autres, qu’elle ne soit pas neuve ne me dérange pas. Quelques traces sur l’antireflet et sur la lunette, mais le propriétaire m’affirme que le boitier est comme neuf du fait du traitement Damasko. Alors, c’est l’occasion ! Une petite négociation plus tard, et en avant !
Ce qu’il faut savoir c’est qu’entre le moment du paiement et la réception, il s’est presque écoulé un mois ! La faute à la poste, la douane, l’usps… Mais la voilà enfin !
Les spécificités techniques :
Boitier : 40mm sans couronne, 41,9mm avec la lunette
Boitier en acier durci (dureté 2500 vh)
Insert de la lunette en acier durci, perle en céramique
Lug to lug : 48mm
Epaisseur : 12,4mm
Mouvement : ETA 2638
Entrecorne : 20mm
Cornes percées
Date et jour à 3h
Etanchéité : 100m
Lunette : bidirectionnelle à 60 clicks (1-55)
Verre : Saphir avec double antireflet
Couronne : vissée avec le système Damasko (pas de remontage manuel lorsque l’on revisse la couronne)
Bracelet : rubber
Les impressions
« WAOUW » !
Les anti reflets sont hyper efficaces ! On a l’impression qu’il n’y a pas de verre !
La lisibilité est dingue… Les aiguilles longues, les chiffres, l’aiguille des secondes orange, le fond noir, les chiffres bien blancs…
La date est tellement bien intégrée, rien à dire…
Et le boitier est vraiment, comme neuf ! Impressionnant !
Bref, ça respire la solidité !
Le boitier
Il est impeccable… Aussi propre que si la montre était neuve, c’est vraiment impressionnant !
Le traitement fait que l’acier à la même couleur que le titane (un cran plus sombre que le sablé du boitier d’une 1521, pour ceux qui voient sa couleur). Il est mat.
Concernant le boitier et le traitement Damasko, il est issu d’années de recherches. En effet l’objectif est de durcir de l’acier 316L et bien qu’il soit théoriquement possible de durcir le 316L jusqu'à 1200 vickers avec du carbone, cela ne permet pas de s’assurer que la dureté soit conserver dans l’ensemble du corps du boitier.
L’acier fondu Damasko est enrichi avec de l’azote haute pression et du carbone ce qui lui permet d’obtenir une dureté aussi importante.
Il est évidemment breveté et utilisé dans les roulements à billes pour moteur à réaction ou roulements de rotor d’hélicoptères, les pompes à carburants de la navette spatiale ou encore certains instruments chirurgicaux.
Les cornes sont assez affinées ce qui donne l’impression d’une montre qui n’est pas pataude comme beaucoup de toolwatch (coucou ma petite Marathon !).
Le boitier donne l’impression de ne pas être fin, pas non plus très épais. En réalité, fin, il l’est (12,4mm), mais le boitier est très anguleux donc… Le fond plat renforce cette sensation également.
Le cadran
La lisibilité est absolument dingue… Vous savez comme j’aime les montres lisibles, hein, là, je suis servie !
Le cadran est d’un noir mat profond. Les chiffres très blancs de belle taille, en gras. Et, à 12h, un gros triangle.
Pas de chapter ring, mode plongeuse, mais les minutes sont matérialisées par des traits blancs en bord de cadran.
Le cadran est partagé en quart avec ces deux segments perpendiculaires.
Le logo est à 3h, avec inscrit Damasko en dessous.
La date est intégrée sous le segment perpendiculaire à 3h.
En bas du cadran, se trouve la mention Made in Germany.
Et c’est tout !
A noter que tout est imprimé sur le cadran.
L’intégration de la date
Pour moi, l’une des réussites de cette montre (et des Damasko en général), elle juste à 3h sous le logo. Le dateur est blanc sur fond noir. C’est hyper fonctionnel : parfait !
Le verre
Il s’agit d’un saphir avec double anti reflet. C’est impressionnant, on a l’impression qu’il n’y a pas de verre !
Le problème c’est que l’anti reflet est vraiment salissant !
Au rayon des innovations, le joint du verre est résistant aux UV.
La lunette
La lunette est graduée 5-55, 60 clics et bi-directionnelle.
La perle à 12h est orange pour rappeler l’aiguille des secondes. Elle est en céramique.
L’insert est lui en métal avec le traitement Damest, tout comme la lunette.
Il n’y a aucun jeu, la lunette est dure, mais super précise.
A noter que la fixation de la lunette est également une invention de Damasko.
Les aiguilles
Des aiguilles de fliegers, typiques… enfin pour les minutes et les heures : blanches et la base noire (quasiment invisible) et sans contrepoids.
Pour les secondes ? Du orange ! C’est ce qui rends cette DA42 si originale (et presque toutes les Damasko ont cette touche de couleurs : jaune, vert, bleu ou rouge). Le contre poids est noir, tellement, qu’il ne se voit pas sur le cadran.
La couronne
La couronne est vissée avec le D de Damasko gravé. Bien proéminante et entourée d’un protège couronne efficace, c’est tout à fait conforme à ce que j’aime. La préhension est parfaite.
A noter, la couronne bénéficie des évolutions Damasko : le vissage d’entraine pas le mouvement manuel. Pour le schéma technique :
Le mouvement
Un très classique ETA qui fait très bien le job. L’aspect manufacture n’est pas quelque chose qui me tente plus que ça.
Il est entouré d’une boite qui sert de protection contre les champs magnétiques (80,000 A/m).
Le bracelet
Le rubber fourni avec fait bien le boulot, pas de problème !
Mais trop grand pour moi, donc...
Le lume
LE point faible de cette montre ! Les aiguilles brillent pas mal, mais pour le cadran, c’est très limité ! Les chiffres ne sont pas lumés et seuls les index de 5 en 5 le sont. Le triangle à 12h est lui, bien visible.
Voilà pour la présentation de cette superbe montre. Elle remplit vraiment tout ce que j’aime dans l’horlogerie : des innovations, de la technique, de la fiabilité, une extrême lisibilité et pas peur de prendre des coups…
Si vous souhaitez en savoir plus sur les brevets et les innovations de Damasko, je vous conseille la lecture suivante (en anglais) : https://www.damaskowatchtechnology.com/ ... chcase.php
Le bilan
Les + :
Le traitement du boitier
La lisibilité
Les finitions
L’aiguille des secondes pour l’originalité
Les innovations
L’intégration de la date
La précision de la lunette
Les - :
Le lume
L’anti reflet salissant
Alors, d’autres montres m’attirent (évidement !), en tête une Helm Komodo, une Breitling Colt de mon année de naissance, une Sinn U50, une C.Ward Lympstone, une Helson Sharkmaster, une Marathon SAR, quelques Seiko… Et puis au-delà de mon budget, d’autres à essayer, une Eterna, une ZRC…
Mais vraiment, cette Damasko, je la regardais depuis mes débuts dans l’horlogerie et elle est à la hauteur de mes espérances ! J’avoue que j’ai du mal à la lâcher !
Un petit WS pour finir ?
Merci pour la lecture et à vous, les normaux !