Nico_le_Normand a écrit:Gér@rd a écrit: Il ne devait pas y avoir un "plan autisme", à une époque ?
Il en est où, exactement ?
Franchement je n'en sais rien, il n'y a pas de résultats visibles. Il y a sans doute des moyens donnés à la recherche, mais je vois toujours autant de parents courant DES ANNEES dans tous les sens pour trouver une place (surtout pour les adultes, c'est dramatique). J'ai l'impression que le npmbre de demande grossit bien plus vite que le nombre de places nouvelles crées.
Comme dit plus haut je connais les parents des enfants "virés" (enfin j'espère que non, l'ARS a l'air de céder suite en particulier à la pétiton, merci à tous !). Cela fait maintenant 2 ans (et certains 3) qu'ils cherchent. Et depuis peu, l'ARS refuse de payer pour des enfants envoyés en Belgique. En gros ils ferment d'abord les vannes et regardent après ce qui surnage…
bromyeta a écrit:Je me pose cette question tous les jours sachant que l'autisme en France aujourd'hui est géré par des organismes semi privés (de qualité si on tombe bien) et que les méthodes type ABA reconnues comme les plus efficaces et ayant fait leurs preuves dans les pays étrangers sont interdites en France
L'autisme est un mot qui recoupe des tas de pathologie différentes. Il y a sans doute souvent une cause génétique (ou plutôt multi-génétique, donc la conjugaison de plusieurs hérédités) mais mal connue : on ne pourrait pas détecter qu'un foetus est autiste avec ça (comme pour la trisomie actuellement) et sans doute des causes déclenchantes mais pas forcement les mêmes pour tous comme des allergies (antibiotiques, vaccins…) et des causes environnementales (donc "acquises" après la naissance).
L'autisme ne se soigne donc pas (il n'y a pas de médicaments). Ce qu'on peut faire c'est minimiser partiellement les conséquences et à aider l'enfant (puis l'adulte) à rentrer dans la norme sociale, bref à l'aider à développer sa communication. Et il y a actuellement deux courants de pensées, l'un (ancien) plutôt d'origine psychanalytique et l'autre plus récent comportementaliste ("behaviouriste"). La méthode ABA qui nous vient des US est purement comportementaliste et n'est pas du tout interdite en France (c'est même elle qui est recommandée actuellement par la Haute Autorité de la Santé, la HAS).
Les méthodes psychanalytiques n'ont guère de psychanalyse que le nom (ce serait de toute façon impossible de faire faire une analyse à un patient autiste et qui plus est à un enfant). Ce sont généralement des méthodes "douces" qui consistent en l'observation et l'orientation vers ce que le psychothérapeute pense pouvoir faire évoluer l'enfant (types de jeu, type d'activité, voire scolarisation quand c'est possible). Bref, l'éducateur s'adapte à l'enfant (quand la méthode reste douce et que c'est bien fait). Les opposants à cette méthode disent que c'est long et aléatoire et qu'on pourrait aller plus vite par d'autres méthodes.
Les méthodes comportementalistes (comme ABA) visent a faire acquérir à l'enfant des "réactions type". Pour résumer, c'est un apprentissage avec question/réponse et récompense/pas récompense. Les opposants à cette méthode disent que c'est du réflexe conditionné (du dressage) qui fait violence à l'enfant et que les reflexes acquis ne tiennent pas sur le long terme (chez nous en France c'est en plein essor et aux US ils commencent à en revenir).
Je connais des parents dont les enfants suivent l'une ou l'autre des méthodes et honnêtement je ne vois pas trop de différences de résultats. Il y a tellement de variété d'autismes que des fois ça marche avec l'une méthode et pas avec l'autre et vice et versa (ce qui est bon pour l'un ne l'est pas forcement pour l'autre). Les gouvernants, responsables de la santé (ministère, HAS, ARS…) préfèrent les méthodes comportementalistes sans doute parce que ce sont des administratifs et parce qu'on peut "chiffrer" les résultats. Aujourd'hui le gosse a su aligner 5 cubes alors que la semaine dernière c'était seulement 3 (on peut entrer des chiffres sur un tableur et le directeur aura son tableau de bord rempli : ça fait "scientifique"). Et le problème pour ceux qui n'emploient pas les méthodes comportementalistes recommandées c'est qu'ils ne peuvent présenter que des commentaires subjectifs (pour les psy c'est leur faute, il n'ont jamais voulu adopter de méthodologie scientifiques).