un.horloger a écrit:En gros voici mes questions:
-Est ce que le Lycée Diderot à Paris est vraiment reconnu et que j'aurais plus de facilité à intégrer une belle manufacture ?
-Est que ça vaut le coup de vivre à Paris (normalement car DN MADE) 5 ans ? car le logement et la vie en générale est vraiment cher, mais abusé ! (d'ailleurs, si un gentil Parisien normal peut m’héberger

)
-Dois-je attendre la réponse de Rennes (LE 1ER JUILLET !!!) sous penne de rater Paris et de me retrouver à Nice...?
Fougères et Morteau sont les plus reconnus.
Fougères (par l'aspect Wostep) t'ouvre toutes les portes en France et ailleurs, il faut le reconnaitre.
J'avais eu des échos de Fougères, niveau ambiance locale, ca semblait être terrible autour de ce quartier, genre zonards, fumette et kro. Je ne sais pas en vrai.
T'as pas mal de gens qui sont ou sont passés (élèves ou enseignants) par Paris :
Michel Boulanger
https://www.montres-de-luxe.com/Le-Garde-Temps-la-Naissance-d-une-Montre-pour-sauvegarder-perpetuer-et-transmettre-le-savoir-faire-horloger_a5820.html, guidé par Dufour, en partenariat avec Greubel, durant 2 ans. Il est revenu, il y est toujours, avec d'autres enseignants qui sont arrivés de divers secteurs de l'horlogerie. L'équipe est très sympa.
Jean Baptiste Viot, au très riche parcours, qui y a enseigné en cours du soir, comme Michel Boulanger d'ailleurs.
D'autres horlogers Parisiens y sont passés, souvent en reconversion pro adultes, d'horizons divers.
Beaucoup en Suisse viennent de Diderot ou de Clément Ader (quelques rues à côté, avant l'ouverture de Diderot).
En France, ils bossent dans les SAV des marques, chez les horlogers locaux parisiens sur de l'ancien généralement (pendulerie et/ou montre), ou dans la vente horlogère, voire lunettes, bracelets, bijoux etc.
Sinon essaye de demander son avis à Tristan Ledard (TL Watchmaking sur FB), il est passé par Diderot, a fait un DMA à Morteau je crois, et bosse en indé maintenant.
Pareil John Mickael Flaux à Besac, joli parcours (Morteau aussi, mais pas Diderot), en passant par Ulysse Nardin de mémoire.
Theo Auffret, qui a bossé un peu avec Viot, et a sorti sa montre, assez sympa. Il passe parfois à Diderot d'ailleurs.
Certains malheureusement n'ont pas eu de cdd, d'occasion de se lancer (pas forcément les plus mauvais d'ailleurs), et ont du se reconvertir.
Le souci de Paris, ce sera le coût de la vie, le logement. Tu l'as déjà anticipé.
La Suisse, c'est sympa, les salaires aussi (sauf si tu y vis...), par contre, si réduction des effectifs, en tant que non-Suisse tu dégages en premier, on te le dit le lundi, ou après, pour vendredi 15h30. Et il faut aimer l'ambiance des grands marques, qui n'est pas toujours celle qu'on imagine. Beaucoup reviennent dégoutés, car ils imaginaient la Suisse comme la carte postale.
Dans le canton frontalier de la France (Vaud), tu tournes dans les 3500Frs environ (3300€), mais ca équivaut en pouvoir d'achat à un smic là-bas. Les conditions d'imposition ont aussi changés pour les frontaliers il y a quelques années, c'est un peu moins interessant.
Même dans les montagnes perdues vaudoises, sans acheter des trucs extraordinaires, les courses reviennent très cher. Si tu habites Pontarlier, et que tu fais les 1h30 aller, 1h30 retour dans les embouteillages, tu gagnes un peu en pouvoir d'achat.
Là bas, le CAP les fait rire, ils te regardent à partir d'un BMA, qu'ils considèrent comme +/- leur CFC (plutôt moins que plus

).
En France, au sortir du Cap, tu seras au smic. BMA, un peu plus genre 100€, DMA/DMADE, un peu plus si tu fais tes preuves à l'établi, au delà de Solidworks et Photoshop.
Chez un artisan, tu gagneras jamais rien mais tu apprendras beaucoup. En sav de marque, tu gagnes un petit peu plus, mais c'est pas forcément exaltant, c'est productivité à donf sur les mêmes mouvements, et tout ce qu'implique une grosse structure.
Le lycée Diderot a un compte sur FB, ils sont réactifs, certains enseignants consultent souvent FB, n'hésite pas à leur demander.
Nice, j'en ai juste entendu parler, mais je pense que la majorité des sortants doit bosser par là, Nice, Cannes, Monaco, Marseille ?
Dans tous les cas, tu auras des tests pratiques à l'établi (et tests de logique) avant d'entrer à l'école d'horlogerie.
Je prendrais ce qui est
SUR et CERTAIN, pas de l'hypothèse, donc Paris.
Ou alors, tu attends la réponse de Rennes, si tu l'as tu y vas. Sinon, tu bosses avec ton cap et tu retoques dans 1 an.