Nico_le_Normand a écrit:Reno a écrit:J'ai enfin lu
(avec beaucoup de retard) "
Soumission" de Houellebecq, dont je suis un fan inconditionnel depuis
Extension du domaine de la lutte, et
Les particules élémentaires (toujours ses deux meilleurs, à mon avis).

Lu aussi. Je ne connais pas assez le reste de sa production pour juger mais c'est toujours mieux que
le seul et unique Houellebecq que j'avais lu jusqu'alors : Lanzarote. Je ne sais pas comment j'ai tenu jusqu'au bout.
Je ne le connaissais pas (ce sont des nouvelles, apparemment)… je n'en avais jamais entendu parler.
Faut dire que je connaissais surtout les romans
(tous lus, sauf "La carte et le territoire", je m'en rends compte à l'instant, en reprenant sa biblio).Sinon j'avais lu son excellent essai sur Lovecraft

(une merveille)

Vraiment, pour les romans, si tu n'en as que deux à lire, ce sont les deux premiers :
- Extension du domaine de la lutte
- Les particules élémentaires
Deux chefs-d'œuvres. Je pèse mes mots.
Mais je suis sans doute pas très objectif en la matière, car c'est très générationnel (même si j'ai 15 ans de moins que lui), et il y a quelque chose qui me parle tout particulièrement dans l'époque qu'il décrit (comme Douglas Coupland dans son excellent "Generation X").
J'en parlais avec mon père, qui me disait "qu'il faudrait quand même" qu'il lise certains de ses bouquins… je lui faisais remarquer que ça ne lui parlerait sans doute pas. Trop de différences entre la France des années 60 qu'il avait connu à 20 ans, et le monde professionnel/sociétal mortifère des années 80~90 que décrit chirurgicalement Houellbecq.
Par exemple, je me souviens m'être emmerdé à cent sous de l'heure en lisant ce monstrueux pavé qu'était "Plexus"
(enfin je ne suis plus sûr à 100%, en tout cas c'était un des trois) de Miller, parce qu'il s'agissait de chroniques d'un temps qui ne me disait finalement rien du tout, à la fois trop proche (pas vraiment d'intérêt historique majeur) et déjà beaucoup trop éloigné pour m'y connecter.
Pour Houellbecq c'est pareil ; j'imagine sans peine que si on n'a pas connu la séquence [
fin des années 70 - début des années 2000], on doit y paumer énormément. Par 'connu', j'entends avoir été dans la vie active (et affective) de cette période, dans le tertiaire/secteur des services.
Soumission est effectivement un peu sage et m'a donné l'impression d'un bouquin fin de contrat... une espèce d'autofiction écrite a minima dans lequel le personnage regarde sa vie comme il regarderait un film, sans trop s'engager. Les références à d'autres auteurs y sont un poil insistantes... à la limite du name dropping pour faire genre je suis hyper culturé, contrairement à vous autres, bandes de truffes de lecteurs. Mais au moins, j'ai découvert l’existence de ce fameux Joris-Karl Huysmans.
Oui, c'est
exactement ça : ça fait
un peu sage.
Ça m'a surpris. Pas de manière forcément désagréable, d'ailleurs.
J'ai même relativement apprécié l'absence de provoc ou d'effet facile…
Les références, chez Houellbecq, ça fait partie de l'univers. Ça ancre fermement l'histoire dans le réel. Ça fait partie des choses que j'ai apprécié depuis le début, chez lui. Surtout quand ça joue sur le contrepied (référence raffinée en miroir avec un quotidien terne).