Je continue, j'avais pas trop le temps
Gyamso a écrit:Pour vivre au cœur du problème (l'une de mes filles est lourdement handicapée et parmi ses affections l'autisme a été diagnostiqué) je peux effectivement confirmer que les méthodes ABA, TEACH, ... bien que recommandées par la Haute Autorisé de Santé ne bénéficient pas d'un remboursement par la sécurité sociale alors que les méthodes psychanalytiques totalement inadaptées à l'autisme le sont.

Je comprends très bien (et je ressens) ce que tu dis (tu dois t'en douter ), Cependant j'ai l'impression qu'on ne parle pas partout de la même chose et en plus je ne connais pas bien tous les types d'établissement de santé et comment ils sont ou non subventionnés par l'ARS.
J'ai vu effectivement que la méthode ABA n'est pas remboursée par la sécu. Pour des consultations à titre privé (je veux dire domaine libéral) je comprends ce que ça veut dire (c'est effectivement scandaleux mais je comprends ce que ça veut dire). Maintenant quid s'il s'agit d'une structure de santé (dans le domaine de l'autisme) étatique (dépendant d'un hôpital public) proposant un hôpital de jour ? S'ils ont un agrément (en pédopsychiatrie par exemple) est-ce que ça veut dire qu'ils ne sont pas libre d'employer telle ou telle méthode (dont ABA, TEACCH ou autre) et qu'ils ne seront pas subventionnés même s'ils ont la certification et l'agrément nécessaire ? Là je ne comprends pas parce que pour moi l'état subventionne des postes d'éducateurs et le fric nécessaire en fonction du nombre d'enfants (pour un "hôpital de jour" par exemple c'est assimilé à des journées d'hospitalisation). Et à ce niveau (si agrément) la méthode ne rentre pas en ligne de compte. Si ce n'est pas le cas effectivement je ne comprends plus (mais je ne m'étonne plus trop des contradictions dans ce domaine).
Je trouve génial qu'il se créé des associations et des structures adéquates sur initiatives privées et je suis plus que d'accord (demandeur) pour qu'elles soient reconnues par la santé et subventionnées. C'est un peu comparable avec l'éducation nationale : s'il y avait suffisamment en quantité et en qualité il n'y aurait pas besoin (sauf créneaux très spécifiques) d'écoles privées. Mais il n'y pas suffisamment en quantité et en qualité donc l'état devrait déjà être bien content d'avoir des solutions de repli et au moins ne pas mettre de bâtons dans les roues.
Par contre je ne suis pas d'accord quand tu dis "…
alors que les méthodes psychanalytiques totalement inadaptées à l'autisme le sont". Pour moi c'est un faux problème. D'abord parce qu'il n'y a plus vraiment de méthodes qu'on pourrait qualifier de vraiment "psychanalytiques". Comme dit plus haut ça n'aurait pas de sens (et ils le savent bien). Pour moi, il y des bons et des moins bons établissement (indépendamment des méthodes). Pour autant que je juge sur les résultats (pas seulement pour mon enfant mais pour les autres que je connais y compris pour ceux dans d'autres établissements ayant des méthodes différentes) celui de Bonneuil actuel fait parti des "très bons" et je ne vois pas de raisons d'en changer. Il n'utilisent pas la méthode ABA ou autre mais pour moi font du comportementalisme sans le savoir quelque soient leur classification (ils traitent... le comportement). Mon fils a phénoménalement progressé (je l'ai vu complètement sortir de sa bulle) et si je regarde les résultats pour les autres enfants je ne pense pas que d'autres méthodes auraient fait mieux. Certains même ont pu passer le bac (avec retard certes) à 20 ou 21 ans. Mais le parcourt de l'enfant jusqu'à ce stade ne peut être mise en chiffres et suivie dans un tableur (ce que veulent les administratifs de l'ARS).
Pour ma part je pense simplement que ce ne sont pas les méthodes en elle-mêmes qui sont en cause. Que la méthode ABA existe et ait des résultats positifs (pas dans tous les cas d'autisme…) c'est très bien, mais ce avec quoi je ne suis pas d'accord c'est de vouloir faire croire au grand public que c'est la seule issue possible. Il y a des enfants avec qui ce sera parfait et d'autres non. En plus il y a d'autres méthodes que les deux dont on parle tout le temps (voir
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9th ... %27autisme).
Pour tout ce que j'ai pu constater ce qui est en cause c'est (bien plus que la méthode en elle même) la façon dont une méthode est appliquée dans les divers établissements (c'est vrai aussi pour les autres méthodes). Pour la plupart (Dieu merci) ce sera l'application douce et adaptative. Mais il y en a quelques uns qui appliquent une méthode de façon terroriste, une vraie doxa incontournable (et c'est aussi vrai pour certains du côté psy). Et il y en a d'autres qui appliquent ça intelligemment (une fois de plus, quelque soit la méthode) en s'adaptant aux enfants.
Je pense que les parents doivent éviter le combat psychanalyse/comportementalisme qui est simplement issu de la recherche des années '70. Il y a des lobbies extrémistes des deux côté qui s'affrontent périodiquement. Côté psy, actuellement ils font plutôt profil bas, mais par contre côté comportementalistes il y a actuellement un lobby extrémiste qui voudraient faire interdire complètement toute méthode qualifiée de "psychanalytique" (ce qui une fois de plus ne veut rien dire, vraiment psy il y en aura très peu de touchées). Je suis tombé par hasard il y a deux jours sur cette proposition de résolution (c'est très court à lire et on comprendra mieux ce que j'entends par lobby) déposée le 13 Octobre dernier (très récent).
http://www2.assemblee-nationale.fr/documents/notice/14/propositions/pion4134/%28index%29/resolutions-art34-1Est-ce vraiment en piquant des crédits à Pierre qu'on va réussir à rhabiller Jacques et réussir à créer de nouveaux postes ? Faudrait aussi recaser (où ça ?) les enfants et adultes qui perdraient leur place parce que l'institut ne serait plus subventionné et fermerait. C'est idiot... c'est simplement un jeu de chaises musicales (l'état n'arrive déjà pas à répondre à la demande actuelle). Je pense que les parents doivent s'unir (et surtout pas se laisser diviser) pour demander à l'état de mettre les moyens (crédits, nouvelles structures, places pour les enfants, postes d'éducateurs), c'est la priorité N°1.