Ça ne me choque pas du tout.
Je devrais dire "
plus du tout", parce que pendant fort longtemps, je trouvais effectivement incompréhensible qu'on puisse ne pas adorer cette période. Moi j'en étais fou, gamin

Or, juste avant de retrouver Madame en 2008,
j'avais vécu, pendant quelques années, une histoire avec une femme qui n'aimait pas du tout Noël.
Ça m'avait surpris à l'époque (c'était une première), je le lui avais dit, et elle m'avait alors expliqué que lorsqu'elle était petite, ses parents avaient divorcé à cette époque, et que bien évidemment, ça lui avait
un peu gâché la fête 
ce que du coup, j'avais aisément compris.
Il y avait eu en outre d'autres événements assez douloureux dans son histoire familiale (toujours autour de cette période), et je lui avais facilement concédé que dans ces circonstances, c'était assez compréhensible qu'elle n'en soit plus très fan
Dans un autre registre (diamétralement opposé), Emma Peel (qui comme moi adore Noël) m'expliquait que petits, avec son frère, ils n'avaient quasiment pas connus de décorations de Noël chez eux, car leur mère rechignait à en faire. Je ne sais même plus s'il y avait un sapin (peut-être tant qu'ils étaient petits, mais après, plus du tout).
Depuis des années, sa mère ressort (presque ironiquement) un minuscule sapin avec éclairage à LED qu'elle pose sur une table afin qu'on ne lui reproche pas de ne plus en faire un
Ça m'avait assez surpris, et il y a quelques années, j'avais carrément abordé le sujet avec ma belle-mère, en lui demandant s'il y avait une raison particulière qui expliquait sa réticence à faire des décorations… et sa réponse m'avait totalement surpris : dans son enfance, elle avait connu des Noël particulièrement féeriques, et visiblement, elle ne se ressentait pas d'essayer de reproduire cette ambiance une fois adulte.
Ce qui n'était pas très sympa pour ses propres enfants, il faut dire 
Bon, ça n'a pas empêché Emma Peel d'être fondue de Noël (comme moi) et d'adorer décorer pendant les fêtes (c'est elle qui a instauré Halloween dans notre foyer depuis une petite quinzaine d'années). J'ignore ce qu'il en est de mon beau-frère.
Il faut aussi reconnaître qu'ils sont commerçants de ce côté de la belle-famille, et que eux, ces semaines-là, il bossent à plein régime, et n'ont pas vraiment le temps de faire la fête, ça n'encourage sans doute pas à se tourner vers son logis pour y mettre des guirlandes, des loupiottes et des petits sapins décoratifs
Ça m'a quand même un peu surpris, mais bon, c'est comme ça, chacun a ses raisons.
Pour ma part, j'ai également connu des Noëls incroyables, gamin.
À double titre, d'ailleurs, dans la mesure où nous avions assez peu de jouets dans l'année (à l'anniversaire, à Noël, et à la fin de l'année scolaire "un petit jouet" sans raison particulière). Le reste du temps, nous devions faire avec notre -très maigre- argent de poche et je dois dire que si j'ai toujours vécu dans un grand confort matériel, côté jouets, c'était quand même limite (à mon goût). C'est d'ailleurs pour ça que
j'ai un peu compensé, ces dernières années

Noël, c'était le grand truc. Ça commençait en Novembre avec l'expédition à Paris, au
PRINTEMPS Caumartin. Ma mère m'y emmenait pour faire la liste au père Noël… c'était quelque chose de surréaliste. Trois étages de ce gigantesque bâtiment intégralement dédiés à cet événement, des décorations inouïes, des dioramas grandeur nature… une ambiance incroyable.
Ensuite ma mère décorait la maison avec un goût très sûr. Ça me chafouinait un peu quand j'étais gamin, parce que c'était des décorations "de grands"… c'était très élégant. Le sapin était garni de boules et de guirlandes rose et argent (ça a été comme ça pendant toute notre enfance), avant d'être remplacées par des variations de boules en tissus blanches quand j'étais plus âgé. Il était parfois recouvert de neige artificille. C'était très beau. Toute la maison était décorée, c'était très classe.
Mon frère et moi avions chacun de petits sapins artificiels pour nos chambres, et là on pouvait le décorer comme on le voulait, avec des couleurs criardes et tout et tout

(on avait des vieux stocks de décorations qui venaient de droite et de gauche, c'était un joyeux foutoir). Et nous avions chacun 'notre' calendrier de l'avent (je les ai toujours, d'ailleurs).
C'était vraiment une période fabuleuse, dont je garde un souvenir véritablement émerveillé.
Je précise par ailleurs que dans notre famille, qui s'était durablement éloignée du religieux il y a deux générations déjà, le côté
spirituel avait totalement déserté cette fête. Il s'agissait 'juste' d'une période un peu magique, pleine de lumières et de joie
Avec la famille, les cadeaux, les chocolats…
Tout ça pour dire qu'il faut que j'attaque mon ménage dans le salon, si je veux commencer les hostilités
