Bien.
QUI VOUS AIME, ET QUI EST-CE QUE VOUS AIMEZ ? !! ?
C'est moiiiiiiiiiii
Mes amis, j'ai encore frappé.
Un
grand coup, si j'ose dire.
Vous allez rire (j'en ris encore moi-même de bon cœur), mais ce matin, j'attendais la visite de ces messieurs de chez

, afin qu' :
1) ils enlèvent ma vieille cuisinière
(enfin je dis vieille, elle n'avait pas encore 3 ans)2) ils me livrent et installent la remplaçante d'icelle.
Bon.
Je me suis posé la question : "Est-ce que c'est bien judicieux de garder ma
Girard Perregaux de collection au poignet, dans la mesure où des brutes sans vergogne vont envahir mon logis ?"
Je me suis auto-répondu : "Naaaaaaaan, mais
ça va, c'est rien, laisse."
Quand
LE livreur est arrivé, j'aurais du me méfier.
Un livreur. Tout seul.
Le mec avise l'entrée de mon logis, et un peu inquiet, notant la présence de marches (enfin
moins de trois, comme spécifié sur le questionnaire de livraison) me demande si je peux lui prêter main-forte pour hisser la nouvelle cuisinière à l'intérieur.
No problemo lui dis-je, usant pour le coup d'un
hispanisme audacieux ; je suis resté proche du peuple et des travailleurs, bien qu'ayant toujours moi-même, étant d'une nature délicate et raffinée, rechigné à effectuer les activités manuelles qui semblent passionner les pauvres et les indigents.
Mais bon, ma déchéance prochaine et mon destin de futur clochard concourent à me rendre sympathique les gens qui sont obligés de bosser pour gagner leur croûte, et je suis donc enclin à endurer plus stoïquement la présence des
pue-la-sueur dans mon environnement immédiat.
Baste, nous nous emparons vigoureusement de la cuisinière, et nous parcourons les quelques mètres qui séparent le pas de porte (d'aucuns parleraient de
perron) de la cuisine.
Sur le trajet, il y a mon armoire à chaussures. Ouais, j'ai quelques godillots, lesquels, comme les montres, ont eu tendance à une certaine époque, à prospérer de manière un peu enthousiaste… pour faire vite, je dois avoir une cinquantaine de paire de grôles, et j'ai donc du à un moment investir dans une armoire dédiée au rangement de cette collection, toute de cuirs et de lacets.
C'est au moment ou mon poignet est rentré en contact avec le bois de ladite armoire que j'aurais du me douter qu'il y allait avoir un
shprontz
Bref, sur le moment, je n'ai pas tiqué, le livreur a fait ce qu'il avait à faire, on a vérifié que tout fonctionnait bien ; j'ai signé son bon de livraison, au revoir monsieur, merci pour tout, rentrez bien, la bise à madame et toutes ces sortes de choses
Comme j'avais coupé l'électricité le temps que le gars raccorde l'appareil, naturellement, il m'a fallu rerégler les différentes horloges de la casba.
J'ai donc jeté un zyeu sur ma montre afin d'y lire l'heure, et là…

Putain de bordel à cul de pompe à merde de fion vérolé,
j'avais gravement niqué le verre de ma Girard Perregaux
Historique Collector Super Rare™ et tout ce qui est rare est cherUne rayure de
bâtard
De celles tellement profondes qu'on croit que le verre est tout simplement fendu
La misère.
Le temps de réciter l'intégrale du
Petit Haddock illustré, je suis monté chercher mon matos à
résurrectionner les épaves de vide-greniers
(ou à les achever, c'est selon), me voilà ahanant comme un beau diable au-dessus de cette beauté défigurée, à passer d'abord du papier de verre 600, puis du dentifrice, puis de finir le polissage au produit pour vitrocéramique (qui servira dorénavant aussi pour la cuisinière)…
Un coup de pshit pour tout faire briller, et finalement, plus de peur que de mal :

Bon, elle est toujours là, mais quasi invisible.

Il faudra que je repolisse un coup sérieusement le verre, mais j'ai eu chaud
Et maintenant, le verre est assorti au cadran
Aujourd'hui, je recevais ma nouvelle cuisinière. Aimez-moi

