suite a un post récent de l'ami scorp, petite explication du marché gris, vos remarques et sugestions sont bien sur les bienvenue.
definition generale
Un marché gris voit s'échanger des biens par des canaux de distribution qui, s'ils sont légaux, ne sont pas autorisés par le fabricant original. Par comparaison, le marché noir voit s'échanger des biens et services qui sont illégaux par nature et/ou qui sont distribués par des canaux illégaux (ex : recel, trafic de stupéfiant).
Un marché gris apparaît traditionnellement quand le prix d'un bien est fortement plus élevé d'un pays à un autre. Dans ce cas, des entrepreneurs vont acheter les produits dans les pays où ils sont les moins chers (souvent au détail, parfois en gros), et les proposer légalement à un prix plus bas que le marché dans un pays où le prix est élevé.
En France, l'un des exemples de marché gris concerne la vente et l'achat de médias vierges (CD ou DVD). En effet, ceux-ci sont frappés d'une taxe qui les rend plus chers qu'à l'étranger, notamment dans un commerce frontalier.
Si l'acheteur / importateur ne déclare pas son achat de médias vierges au Ministère de l'économie pour s'acquitter de la taxe, cela devient du marché gris.
un excellent billet pomper honteusement sur l'accroc du tictac
Mais c'est quoi le marché gris ?
Pour la faire simple, le marché dit Gris est un marché en parallèle du marché normal, c'est à dire de celui passant par les distributeurs agréés.
Il n'est pas qualifié de Noir car il n'échappe pas aux reglementations (notamment fiscales) des pays.
Le principe est simple : les marques font signer des accords à leurs distributeurs dans les différents pays de la planète afin de leur imposer un certain nombre de choses, au nombre desquelles une visibilité pour leurs produits, un certain standing pour le point de ventes, des prix minimum (enfin, pas vraiment car c'est interdit dans bon nombre de pays mais chut !), des volumes minimum, un assortiment minimum (y compris des modèles invendables, ou presque), des exclusivités par rapport à d'autres marques, en l'échange de quoi, les marques fournissent Publicité sur Lieu de Vente (PLV), les catalogues, des campagnes de pub et bien sûr les produits.
Maintenant, les marges que les revendeurs font sur les montres sont presque imposées par les marques et, comment dire... confortables.
Certains revendeurs peuvent avoir du mal à respecter les volumes minimum imposés par les marques.
Du coup, certains autres revendeurs, non agréés eux, et dont la stratégie est de faire du volume au détriment de la marge, leur rachètent leurs stocks et les écoulent au prix qu'ils veulent, sans être membres du réseau de distribution agréé. C'est du marché Gris.
Enfin, les différences de prix public sur des marchés assez proches géographiquement peuvent encourager des revendeurs agréés à exporter très légalement (d'où le fait que ce ne soit pas du marché noir) mais contre les accords signés avec les marques (d'où le Gris) vers des pays voisins où les prix "imposés" par les marques sont plus élevés que dans leur propre pays, réalisant au passage une marge plus faible que s'ils avaient vendu les montres à des clients finaux, mais sur des volumes plus importants, et avec moins d'effort commercial.
Bien entendu, les marques font la chasse à ces circuits parallèles car cela les gène dans leur politique de distribution (qui consiste à s'octroyer des marges différentes selon les marchés vers lesquelles elles exportent pour que les prix finaux soient adaptés au niveau de vie du pays) et la sanction est le retrait de l'autorisation officielle de distribuer leurs produits.
Donc, l'achat d'une montre au marché gris ne présente pas le moindre caractère illégal. Acheter une montre au marché gris n'expose à aucun risque, ni son vendeur (pour peu qu'il soit en règle avec les lois du pays où il exerce son activité, mais ce n'est pas le problème de l'acheteur) car il a acquis la montre légalement, ni son acheteur pour les mêmes raisons.
Les montres ainsi achetées sont-elles garanties ?
Personne ne peut critiquer un passionné qui, pour aller le plus loin possible dans l’assouvissement de ses envies, cherche le meilleur prix. Cependant, il est dans l'intention de ce billet d’alerter sur la réalité d'une bonne affaire présumée.
De nos jours, il faut toujours faire attention aux "bonnes affaires", je crois que c'est une règle. La raison en est toute simple: le Père Noël n'existe pas, et les distorsions du marché liées à un déséquilibre de l’information tendent à disparaître. Sur internet plus qu’ailleurs puisque l’information circule de plus en plus vite et atteint de plus en plus de monde. Les derniers ignorants capables de se débarrasser pour quelques euros d’une vielle Patek Philippe, qui sonne, et ayant appartenu à un aïeul mais qui ne fonctionne plus car il faut probablement lui changer la pile sont en dehors de ces circuits virtuels.
A partir de là, il faut se rendre à l'évidence que si un prix est par trop attractif, c'est que, soit c’est une escroquerie, soit le service n'est pas le même.
En général, à la recherche d’un bon prix, on se dit que l’on peut se passer du service pour économiser quelques précieux euros. Certes, mais il convient alors de le faire en toute connaissance de cause.
Pour commencer, ce que l’on achète n'est pas un objets fait de métaux plus ou moins précieux, de plastique, de verre avec un peu d’huile mais bien un dispositif mécanique qui va indiquer l’heure, la date ou toute autre information faisant partie de la proposition, qui va résister plus ou moins selon ses caractéristiques aux agressions de l’extérieur, et qui va fonctionner pendant un temps raisonnable.
Cette dernière caractéristique est assurée, d'une part, par le soin qu'a mis le constructeur à concevoir et à construire le dispositif, et d'autre part, par une garantie du constructeur de le remettre en état si malgré toute cette attention le dispositif venait à présenter un défaut de construction le rendant inapte à remplir la fonction pour laquelle il a été vendu.
Dans ce débat, ce dernier point est plus qu’important.
En effet, le coût d’une remise en état est très élevé puisqu’il comprend, en théorie, l’acheminement de la montre aller/retour, sa prise en charge sur place et bien entendu sa réparation. Libre au constructeur de choisir la façon dont il va honorer son contrat. Soit directement, soit en sous-traitant la prestation à des ateliers spécialisés choisis et validés par lui (le plus courant). Mais cela n’est pas le problème du client.
A ce sujet, les montres dont le prix de vente sur le marché est inférieur à 150€ ne se réparent pas, elles se remplacent. Il en va bien évidemment de même pour les mouvements dont le coût de revient est bien souvent inférieur à 150€ (presque tous les ETA badgés sont dans ce cas). Et c’est toujours le cas pour les objets très peu chers, le coût (complet) d’une heure de main d’œuvre spécialisée en pays industrialisé est plus élevé que le coût de revient fabricant de l’objet lui-même.
Il faut donc comprendre que ce qui compte n’est pas le prix de l’objet, mais le prix de la fonction, complète, y compris sa remise en état en cas de problème, voire, dans certain cas, l’assurance de la continuité de la fonction pendant la remise en état du dispositif : comprendre le prêt d’une montre de remplacement pendant ce temps. Ce dernier service est un geste commercial réservé à une clientèle particulière puisqu’on est quand même dans le domaine de l’accessoire.
On voit donc bien qu’une garantie est une assurance, ni plus ni moins. Comme une assurance, d’ailleurs, une garantie semble coûter bien cher pour rien, jusqu’au jour où l’on en a besoin. La seule différence avec une assurance auto, c’est qu’elle n’est pas obligatoire proprement dit.
Il faut savoir qu’en Asie où le marché est d’une effervescence inimaginable, tout ce qui fait le prix d’un bien est négociable (concurrence oblige) : les acheteurs décomposent le prix du fournisseur (fabrication, y/c la sous-traitance du fabricant, transport, garantie, emballage, éléments du kit – boîte, docs, pochette, etc.) et choisissent de prendre ou pas certains éléments. La garantie de bon fonctionnement fait partie de ces éléments négociables.
Tous les fabricants ont le droit, et le font d’ailleurs, de vendre des montres "incomplètes", c'est-à-dire sans boîte ou sans garantie. Se déchargeant d’assurer une réparation à ses frais en cas de problème, le fabricant réduit son coût et peu donc en faire bénéficier son client.
Ces montres sans garantie constructeur sont ensuite vendues à des distributeurs lesquels choisissent alors de les vendre, soit sans garantie (on en trouve sur le Net), soit en assumant eux-mêmes le risque (car les clients ne sont pas toujours prêts à acheter des produits sans garantie et donc à prendre le risque eux mêmes).
C’est ce que l’on appelle vulgairement des "garanties magasin", très en vogue au US. En gros, en cas de problème, qu’il souhaite les plus rares possibles, le magasin remet en état la montre, à ses frais, assurant ainsi lui-même le service qu’il n’a pas acheté au constructeur.
C’est à lui de faire le calcul entre le coût possible de ces remises en état et l’économie qu’il fait à l’achat.
Bien sûr, libre à lui de fixer les conditions de cette garantie, à savoir qui paye le transport, qui assure le produit pendant le dit transport, les délais, etc. C’est ce que l’on accepte en cochant la petite case "j’ai lu et j’accepte les conditions générales de vente".
Une montre peut donc être vendue moins cher car elle n’est pas aussi "complète" que celle que l’on aurait achetée dans un magasin du réseau officiel, ou chez un autre revendeur qui, lui, l’aurait acheté accompagné de sa garantie constructeur.
Que retirer de cette lecture ?
Premièrement, ce qui fait le prix d’un bien est un ensemble de services, et que quand on rogne sur le prix d’achat, on rogne forcément sur quelque chose. Le consommateur moyen pense rogner sur la marge de ces richards d’intermédiaires, certes il le fait, mais l’exercice a une limite, bien plus proche qu’il ne le pense.
Les acteurs de la filière ne sont pas des philanthropes, et ils se servent en premier, préservant leur marge à des niveaux suffisant pour que leur travail soit rémunérateur.
Si le prix final proposé défie toute concurrence, c’est que le produit n’est pas le même que celui de la concurrence… tout simplement.
Du coup, le calcul que le vendeur fait pour décider d'assumer le risque de la remise en état d'une montre défectueuse est le même que celui que tout acheteur devrait faire avant d'accepter ses conditions de vente. Pas un autre.
Les questions à se poser sont :
Suis-je prêt à renvoyer à mes frais cette montre à la personne à qui je l’ai achetée si elle tombe en panne ? (cas de la garantie "distributeur")
Suis-je prêt à remettre la montre en état à mes frais ? (cas de l’absence de garantie)
Ce coût est il acceptable/envisageable ?
Si la réponse est oui aux deux questions, alors on peut acheter la montre. Si par contre, la réponse est non à l'une d'elle, il faut passer son chemin.
La mauvaise question, celle que l’on se pose pourtant en pareille situation, est : cette montre va t'elle tomber en panne ? Car la réponse est "peut-être".
Je passe ici sur la TVA et les droits de douanes qui doivent être acquittés, et bien entendu, sur la contrefaçon.
Reste à traiter le cas des garanties constructeurs et ce qui les rend valides.
Je tiens à préciser que sur ce dernier point, mon expérience et mon approche sont business, pas légales.
Nous parlons là des garanties "Constructeur" et non pas des garanties assurées par les distributeurs (qui refacturent les intervensions sous garantie aux marques quand ils les réalisent eux même), et internationales. Selon ce que j'ai écrit quelques lignes au dessus, si le fabricant à fourni une carte de garantie, c'est qu'il est prêt à l'assumer, et donc qu'il a inclu celà dans le prix de cession de la montre au revendeur, son propre client.
La seule contrainte est alors d'avoir le tampon d'un revendeur officiel et une date de vente (pour dater le début de la garantie) sur la carte.
Bien sûr, vu que c'est soit sur cette base, soit sur celle des numéros de série que les revendeurs officiels alimentant le marché gris se font attraper, parfois ils liment les numéros de série et/ou ne tamponnent pas les cartes. Et là, c'est tant pis pour l'acheteur, pas de garantie. Encore que ça aussi, ça se discute. Si les numéros n'ont pas été limés, la garantie contre les vices de fabrication est obligatoire dans certains pays, dont tous les pays de la CEE, et pour 2 ans minimum dans cette dernière. Avec un peu de patience et quelques conseils, on doit pouvoir obtenir gain de cause.
Ceci dit, de toute façon, un revendeur qui pratique le parallèle revendra mieux ses montres si les cartes sont tamponnées.
Toujours est il que de nombreux revendeurs "gray market" disposent de montres neuves, en parfait état, pas limées et avec tampon officel d'un revendeur agréé.
Au passage, les modèles à n° de série limé sont à fuir car cela peut cacher une origine beaucoup plus douteuse, celle du vol. De plus, ces montres sont absolument impossibles à faire réparer dans le circuit officiel, ce qui en limite fortement l'intérêt.
Ah oui, j'oubliais, il y a une autre source de montres pour le marché gris, ce sont les montres en stock chez les horlogers qui ferment ou qui arrêtent une marque. Dans ce cas, ils n'ont aucun problème à revendre leur stock tamponné car ils ne risquent plus rien vis à vis de la marque, et pour cause.
Bruno
un autre article de la tribune
Exclusif : le secret des montres de luxe à prix cassé
[Exclusif : le secret des montres de luxe à prix cassé]
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Sophie Lécluse | 19/01/2010, 19:13 - 1203 mots
Avec la crise, les grandes marques horlogères ont accumulé des stocks records qu'elles doivent écouler par tous les moyens, y compris en alimentant les marchés parallèles. Le salon international de la haute horlogerie se tient à Genève du 18 au 22 janvier.
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C'est l'autre mystère suisse ! Dans le petit monde bien rangé de la haute horlogerie helvète, il est un secret désormais mieux gardé que le secret bancaire : celui des ventes sous le manteau de montres à 5.000, 10.000, parfois plus de 50.000. "Toutes les marques le font mais jamais elles ne vous le diront". "Moi je suis trop petit pour faire cela mais les grands groupes n'arrêtent pas". "Qui ? Ah je ne pourrais pas vraiment vous dire"... Inutile pourtant d'attendre le revendeur discret avec sa mallette noire menottée au poignet pour se rendre compte du phénomène. Un simple petit tour sur Internet permet de découvrir sur des sites comme Portero.com, thewatchery.com ou watchfinder.co.uk des dizaines de Rolex, Tag Heuer ou Jaeger Lecoutre à -30%, -50% ou même -70%, présentées via des photos pas toujours très nettes.
Une montre de luxe sur quatre vendue à prix cassé
La revente de montres par les détaillants, ou les marques elles-mêmes, hors du réseau de distribution agréé a, certes, toujours existé. Mais ce marché dit "gris" s'est formidablement développé avec la crise et concerne désormais des montres récentes, encore au catalogue des distributeurs ! "Vendre ainsi des montres qui plaisent est la pire chose qui soit pour une marque, l'inverse de la notion d'exclusivité liée au luxe", s'exclame le patron d'Hublot, Jean-Claude Biver. Malheureusement, certaines grandes maisons n'ont pas le choix, prises à la gorge par des stocks record, qu'elles finissent par devoir écouler par tous les moyens pour renflouer leur trésorerie. Car les fans de chronographes suisses ont brutalement cessé d'acheter à partir de l'automne 2008, tandis que les maisons horlogères, qui vivaient sur les commandes de 2007, ont continué à produire. "Certaines se retrouvent avec deux, voire trois ans de production dans les tuyaux", constate un expert, qui préfère garder l'anonymat. Du coup, alors que les exportations horlogères suisses ont très officiellement dégringolé de 24 % entre janvier et novembre 2009, le marché gris serait passé, selon les spécialistes, de 10% à environ un quart du marché total. L'Europe et les pays proches de la Suisse sont peu touchés mais les ventes parallèles concernent plus d'un produit sur deux dans des pays comme la Russie ou la Chine.
Même les modèles récents sont concernés
Jusqu'à maintenant donc, les grandes maisons horlogères de Richemont (Cartier, IWC, Baume et Mercier...), Swatch (Breguet, Omega...) ou LVMH (Zénith, Tag Heuer...) y écoulaient seulement leurs "rossignols", des modèles invendables vieux de trois ou quatre ans. "Il s'agit dans ce cas de réseaux étanches en Afrique, en Russie ou en Chine, qui n'auraient jamais acheté autrement et ça ne fait pas de mal à la marque", explique, sans scrupule, le directeur général d'une maison de Richemont. "Qu'est ce que ça peut faire si je vends discrètement une vielle montre au Nigeria", enchérit le patron d'une marque de LVMH. Oui mais voilà, depuis un an, les rossignols ont aussi fait de la place aux derniers modèles, trop nombreux pour être écoulés dans les circuits classiques. "Jusqu'à maintenant, quand un déstockeur tapait à la porte, on lui donnait 95% de rossignols et on lâchait 5% de montres neuves. Cette année, il ne prend 80% des premiers qui si on lui donne aussi 20% de neuves", résume notre expert.
De vrais bijoux à moitié prix
Le destockeur est l'intermédiaire idéal pour écouler discrètement la marchandise, soit directement, soit en n'interdisant pas aux détaillants agréés de leur céder une partie de leur stock. "Nous le faisons tous plus ou moins", confesse un célèbre distributeur de la rue St Honoré. C'est ainsi que le destockeur canadien Chiron a pu faire jusqu'à plus de 150 millions d'euros d'emplettes cette année. Ou qu'un site comme Watchfinder voit ses ventes croître d'environ 30%. Le Swatch Group aurait même son propre destockeur attitré, plus discret. "Le système est simple, le destokeur achète à 20% du prix public, revend à 30 % à un semi grossiste, qui lui-même revend à plusieurs commerciaux à 40% pour que le consommateur final ait une remise de 50%", résume un spécialiste. Chacun a ainsi empoché 10% au passage.
Des "occasions" jamais portées...
Autre canal : les pseudo vendeurs d'occasion comme MMC, Cresus ou Time Addict. Eux achètent la marchandise aux distributeurs ou aux marques et revendent sur leur site avec la mention "occasion récente". "J'ai envoyé un mailing aux détaillants de grandes marques en juillet pour leur demander leurs fins de série et une vingtaine m'ont répondu, soit bien plus que d'habitude et à des prix beaucoup plus bas", témoigne l'un d'eux sous couvert d'anonymat. Et si, là aussi, les stocks débordent, ces sociétés revendent ensuite aux sites de vente en ligne type ventes-privées.com. "C'est la première fois cette année que je fais une vente Rolex", déclare Swen Lung, le patron de Brandalley.com. Plus directes, certaines marques, comme Bulgari récemment, organisent des ventes privées au personnel sur Internet avec un accès beaucoup plus large. Ou comme Chaumet ou Cartier, des ventes "caritatives". "Ces ventes permettent d'écouler les pièces difficiles », dénonce-t-on à la direction de la branche horlogerie des Galeries Lafayette.
Les grandes marques cultivent la discrétion sur le sujet
Finalement, peut importe le canal, le tout est de rester le plus discret possible. Car toutes les maisons horlogères ont conscience du danger que de telles pratiques font courir à leur image de marque. Pour les petites comme Patek Philippe, Hublot ou Panerai, il est relativement facile de contrôler les ventes effectives des distributeurs agréés aux consommateurs finaux. "Quand une boutique me commande cinq montres identiques, je ne livre pas la seconde tant qu'on ne m'apporte pas la preuve de la vente de la première", explique Jean-Claude Biver. "Je tente le plus possible de maintenir une offre inférieure à la demande en faisant par exemple des séries limitées de 500 pièces", témoigne le PDG de Bell & Ross, Carlos Rosillo. Les grandes maisons, qui brassent des milliers de montres, ont plus de mal à faire la police. Selon les spécialistes du secteur, Cartier et Rolex auraient décidé récemment de s'y mettre, fermant quelques détaillants peu scrupuleux.
Des magasins d'usine pour destocker les modèles obsolètes
Mais les grandes marques on bien du mal à autoriser leurs commerciaux à faire moins de chiffre qu'avant. Une attitude schizophrène que le patron de la division horlogerie de LVMH, Philippe Pascal, résout ainsi : "pour éviter les sur-stocks poussés par les commerciaux, nos filiales sont appréciées sur le sell-in (ventes aux distributeurs) et le sell-out (ventes des distributeurs aux consommateurs) en même temps." Enfin, pour éviter les ventes parallèles, reste encore la bonne vieille méthode de la ristourne. Ce Noël, Tag Heuer offrait à ses fidèles clients américains 500 dollars sur des montres d'environ 3000 dollars. Mais comme, là aussi, le danger de dégrader son image est fort, Philippe Pascal a trouvé la parade en créant des magasins d'usine pour déstocker les modèles obsolètes. "Tout le monde s'y retrouve, nous préservons nos marges et nous reprenons les invendus à nos détaillants", commente-t-il.
La baisse de la production devrait tarir la source
Seule bonne nouvelle dans ce tableau noir, les maisons semblent désormais avoir pris la mesure du problème des stocks et limitent fortement leur production. Une fois cette grosse opération de nettoyage terminée, tout devrait donc rentrer dans l'ordre. Seuls les rossignols continueront de chanter sur les branches éloignées d'Afrique ou de Russie.
voila en resumer chacun pense ce qu'il veut mais le marché gris, c'est bien pour le consomateur, je ne vous mais aucun lien de vendeurs en ligne il sont assez facile a trouver.