Ce dernier point (sa petitesse) est sans doute le plus important car il porta un coup fatal à presque tous les "subminiatures". A cette époque (fin des années '60) quelques uns utilisaient du film 9,5mm (les Minox en particulier) et la majorité (plus grand public) utilisait du film 16mm non perforé. Cela permettait d'avoir une taille d'appareil beaucoup plus petite que les 24x36. En contrepartie la qualité était forcement moindre (surface sensible environ 4 fois plus petite). Alors qu'avec le Rollei 35 (pas beaucoup plus grand) on gardait la qualité du 24x36.
Cela porta aussi un coup (pas fatal mais rude) aux compacts de l'époque en leur piquant une part de marché importante (beaucoup d'utilisateurs apprécient un appareil peu encombrant). Et il y eut une floraison de petits 24x36 inspirés d'abord du Rollei 35 (hop ! On rétrécit...) puis du Minox 35 que Minox se devait de sortir (pas du tout une copie du Rollei 35 et encore plus petit que lui !).
Ci-dessous pour se faire une idée, le Rollei 35 (24x36) à côté d'un Minox 35 (24x36 aussi et encore plus petit). En dessous un MEC 16 SB (film 16mm), le premier appareil (allemand) à cellule (selenium !) derrière l'objectif. Et à côté un ROLLEI 16 S (eh oui Rollei en faisait aussi) sur film 16mm.

Utiliser son Minox 35 aujourd'hui (si une bouffée d'envie nostalgique d'argentique vous prend à la gorge) est tout à fait envisageable (c'est de la mécanique solide), par contre faut savoir que tout est manuel. Il y a une cellule et (ça dépend des modèles) généralement il y a une fenêtre sur le dessus mais faut de toute façon régler soit même vitesse et diaph. Pas d'autofocus évidemment faut estimer la distance au pif (ou monter un télémètre séparé). Et les photos seront généralement bonnes (techniquement). Une des techniques favorites des Rollei35'istes était de déclencher discrètement en gardant l'appareil à hauteur de ceinture (cadrage à la louche). Distance réglée sur une hyperfocale (pour la netteté) et couple vitesse/diaph préréglé et (hop ! clic !) c'était tout bon...
