Alors, je disais presque, car la platine sur laquelle se fixe l'obturateur (et donc les lentilles) se doit d'être parfaitement parallèle au plan du film. A 0,05mm près.
Et que ceci est réalisé par un jeu de rondelle calibrées, placées entre la platine et le reste de l'appareil.
Et bien sûr, je n'ai aucune rondelle (sauf 1), juste la longue lamelle métallique. Rondelles perdues. Pfff.

J'investi donc dans un jeu de comparateurs au 1/100e, un pied et une plaque calibrée :


afin de pouvoir mesurer le parallélisme. Et pour l'ajuster, je fabrique des cales en plastique, que je colle à la super glue sur la lamelle, et pour mettre à épaisseur… je ponce… mesure… ponce… mesure… ponce... etc

pour arriver au final à 0,03 de différence pour chaque angle, ce qui rentre dans les tolérances (0,05), si je ne me suis pas planté dans les (nombreuses !) mesures.
Il est bon de savoir qu'au départ, il y avait 3 ou 4 mm de différence... il y a donc du mieux !
En tout cas, bien chiant à faire, mais enfin réglé !
Pour terminer (enfin!), reste à réviser le corps, avec le mécanisme de focus et du comptage des vues. Il y a de la cuirette à décoller, mais avant des boutons à démonter :




Bien, maintenant on peut commencer à décoller la cuirette, j'ai laissé la molette de focus en place, afin d'éviter de rentrer trop de débris dans le mécanisme :


Voilà, quelques vis plus tard, le mécanisme apparaît au jour :

Il est moins sale que je pensais, mais quand même :

Bref, la suite est connue : démonter, nettoyer, remonter, graisser... frisou, car pas de dégâts :


Ce qui nous donne à la fin un mécanisme propre et fonctionnel. Je me suis permis une petite fantaisie, celle de peindre en rouge le « 6 », qui pointera mieux la moitié du film :
première couchepetit graissage de la molette d'avance, et de ses rouleaux anti-retour :

Et on remonte enfin l'ensemble ! Vérification de l'alignement des capots par rapport au boitier (attention, pas celle des objectifs par rapport au plan du film, hein!) :

Pas de souci, c'est visuellement impec ! Dernier petit job, le dépoli, bien sale… :




Un bon savonnage + alcool soigneux, et c'est bien mieux :



Voilà, maintenant qu'elle est bien clean et a priori en état, il n'y a plus qu'à remonter la bête :


Et tant qu'à faire, on recolle les cuirettes… au passage, un bout d'écriture caché sous la cuirette depuis quasi 70 ans (pour éviter de bloquer une vis avec la colle).
Okay, opération révision terminée, quand même longue car pas mal de choses mécaniques à refaire, mais d'un autre côté j'ai volontairement choisi de lui conserver ses anciennes cuirettes, de ne pas le repeindre... bref, de lui laisser sa patine, son vécu, quoi !
Les images valant mieux que des mots :





Et en ballade :

Bref, encore une ex-drouille de sauvée, et j'en suis extrêmement content !
Il est magnifique du haut de ses 64 ans, avec un look complètement ravageur et patiné juste comme j'aime, l'ergonomie est géniale (comme on vise par le dessus, personne ne réalise que je shoote) et oblige à la lenteur, la sensation de qualité est juste phénoménale... le format 6x6...
Okok, vous avez compris : j'en suis raide dingue, et c'est clairement (avec le MX et l'OM2) l'appareil que je préfère entre tous... et celui qui m'a valu le plus de "Hey, bel appareil !" dans la rue
Et optiquement...
A suivre !
