

Je profite d’avoir un peu de temps pour faire une revue en bonne et due forme de ma ZRC Grands Fonds 300 !


Vous le savez maintenant, j’aime les montres-outils, conçues pour être résistantes, lisibles et fiables en toutes situations. J’aime les plongeuses originales. Et généralement, les montres que je porte et que je conserve sont celles qui remplissent les deux cases précédentes !
Je commence à avoir une bonne petite expérience en la matière : on commence à gagner en qualité sur les revues, là

Alors que vaut vraiment la ZRC à côté de monstres du genre que sont la GSAR, la U1 ou la MM300 ?
Déjà, on va faire un peu d’histoire…
On parle de la ZRC 300 comme une montre « iconique », une plongeuse de « légende ». Mais que cela signifie-t-il vraiment ?
La marque ZRC (Zuccolo Rochet & Co) est née en 1904 (dont le nom de domaine du site internet zrc1904.ch). Elle propose des bijoux et des bracelets de montres. C’est avec ces derniers qu’elle se fait connaitre, en remportant le Grand prix de l'innovation de l'Industrie Genevoise au concours d'Industries Nouvelles en 1917 pour la conception du bracelet en métal avec maillons extensibles.
En 1960, la marque commence à produire sa première plongeuse, la Grands Fonds 300.

(source : chronographes.net)
En 1964, la Marine Nationale fait appel à cette marque pour la conception de leur plongeuse, qui donnera la célèbre MN64.

(source : chronographes.net)
Pour beaucoup plus d’infos sur l’histoire et la conception de Grands Fonds, je vous conseille cet article hyper instructif : https://chronographes.net/2017/05/28/zr ... 00-metres/
En 2015, les descendants de l’un des créateurs de la marque ressuscitent ZRC avec une réédition de la MN64.
Voilà pour l’histoire, maintenant place à la présentation !
Spécifications techniques
Boîtier : Acier inoxydable 316L / Finition brossée & polie
Largeur : 40,5mm
L2L: 49mm
Épaisseur : 13,9mm
Entrecorne : 24mm
Type de verre : Saphir bombé (3mm)
Mouvement : ETA 2824
Couronne vissée
Lunette ECS
Insert : céramique et métal
Le packaging
On est clairement dans le luxe (certes fonctionnel) par rapport au packaging des montres précédemment citées. Il faut dire qu’à presque 2500€ affichés (sans bracelet acier, près de 3100 avec acier), on est déjà assez loin de la U1 (2100€ sur Tegiment). Je ne m’étends pas sur la MM300, puisqu’elle n’est plus produite.
Le packaging est donc composé d’une grosse boite en carton, puis d’une boite en velours contenant la montre et les outils. Elle est aussi accompagnée d’un livret d’explication ainsi que d’un petit sac en toile.
Bref, comme toujours, le packaging c’est bien, mais ce n’est pas ce que je porte, alors… Passons à la suite !
Le cadran
C’est la version classique que j’ai choisie. On a donc un cadran noir très sombre et sans reflet. Il est hyper efficace.

En haut du cadran se trouve le logo en triangle.

En bas du cadran on trouve l’inscription en majuscule « 25 JEWELS AUTOMATIC ANTIMAGNETIC » sur trois lignes.

Tout est imprimé en blanc pour que cela tranche avec le noir profond du cadran.
A 6h, on retrouve le traditionnel « SWISS MADE ».
Les index
C’est l’une des premières caractéristiques de la Grands Fonds : les index sont de longs traits sauf à 12, 3, 6 et 9h où ce sont des chiffres.
Chaque index (chiffre ou non) est doublé d’un index plus central sous forme de point. Seul celui-ci est pourvu de lume. A 12h le point est plus important.


Les aiguilles
Seconde caractéristique de la Grands Fonds, ce sont ses énormes aiguilles « magnum ». Je pense que ce sont les aiguilles les plus larges de toutes les montres que j’ai pu passer au poignet (et déjà, les aiguilles de U1 sont très larges !).
Ce sont des espèces de pales d’hélices, largement pourvues de luminova, avec le bout en forme de flèche. Elles sont polies au contraire du reste du boitier : le moindre rayon lumineux se reflète sur elles et rendent l’ensemble hyper lisible.

L’aiguille des minutes est très longue (et c'est parfait pour un plongeuse lisible !)
L’aiguille des seconde est « lollipop » et dépourvu de contre poids.

Elles offrent une lisibilité exceptionnelles !

Le boitier
Autre caractéristique de la Grands Fonds, c’est ce boitier très très atypique.
Il y a la couronne à 6h, certes, mais tout dans ce boitier est particulier.
Déjà, sa forme : la Grands Fonds ne ressemble à aucune autre montre.
Le boitier est plat, c'est-à-dire que les cornes ne plongent pas (ou très peu). On a donc les 49mm de corne à corne à plat sur le poignet.

Le boitier a cette forme atypique d’hexagone. A 3 et 9h, le boitier est pointu.

Ensuite, ses dimensions : le boitier fait 40,5mm de 3 à 9h, mais la lunette fait 39mm. Et l’entrecorne fait… 24mm ! Elle a donc une structure très particulière !
La montre est peu épaisse (13,85mm en incluant le saphir bombé), mais donne l’impression de plus du fait de son côté plat.
Enfin, le boitier n’est pas du tout biseauté : il fait donc épais alors qu’il ne l’est pas.
Tout le long du boitier (au niveau des cornes aussi) a un chanfrein marqué.

Le verre
C’est un verre saphir bombé de 3mm avec anti reflet. Ce n’est pas l’anti reflet le plus efficace que j’ai, mais il fait le boulot.

On remarque aussi la sympathique déformation due au saphir bombé sur les bords.

La lunette
Encore une caractéristique de la GF : cette lunette atypique avec ses points lumineux.

La lunette possède une innovation technique qui est l’ECS. Cela permet de rincer l’intérieur de la lunette à l’eau claire afin d’éviter que des poussières, sels et autres l’empêche de tourner correctement (syndrome récurant des MM300 par exemple).

La céramique qui constitue la lunette n’est pas brillante et j’apprécie beaucoup son aspect qui me fait presque penser à l’insert en titane carboné de la SBDX017.

Enfin, les trois points à 12h sont cerclés avec du métal.

La lunette est assez dure, mais elle tourne bien. Elle est dans la fourchette haute de mes plongeuses, dans ce domaine, la GSAR met une claque à toutes mes autres plongeuses (la U1 s’en sort bien, mais je lui reproche d’être trop molle, justement).
Le fond
Vissé, il est plutôt ordinaire.
La couronne
Encore un élément atypique ! Cette fameuse couronne à 6h que personnellement j’aime beaucoup !
A noter, elle est vissée à l’envers (caractéristique qu’on retrouve même sur les ZRC d’époque).
Elle est grosse et dessinée pour être facilement prise en main, même coincée entre ces deux cornes. On trouve dessus une petite flèche pour indiquer le sens de dévissage.

Petit point intéressant : on ne peut pas mettre le bracelet correctement si la couronne est dévissée.
Le bracelet
La version que j’ai été livrée avec le nato. Limite à mon sens pour une montre à ce prix mais bon…
C’est une montre qui se porte bien avec tous types de bracelets : le canvas, le cuir ( :rolls:), le textile, le rubber… ou l’acier.
Je crois que ma préférence esthétique va au bracelet acier (mais cher…), ou au canvas. Le problème c’est que le canvas ça sèche mal : donc pour une utilisation multitache comme je le fais, on préférera le rubber.
Concernant les bracelets en général, on se retrouve avec un système vraiment à la con.
Coté 12h, il y a une tige métallique qui sert de pompe, composé d’une barre et d’une vis le tout en tripan.
Coté 6h, on retrouve ce même mécanisme (qu’on ne touche pas, sauf à mettre le bracelet acier). Et un premier maillon qui englobe la couronne. Ce maillon s’ouvre sur une barre métallique et une vis…plate…
Bref, pour changer un bracelet, il faut : deux outils pour les tripans et au moins un pour les vis plates. Et pour bien les revisser, il faut mettre de la loctite. Bref, une grosse galère…
Même le schéma du site de ZRC montre la difficulté des choses !

Le mouvement
Un basique ETA 2428. Avec date fantôme… Clairement surpayé si on regarde uniquement le prix et le mouvement, mais ce n’est pas ce qu’on cherche en achetant cette montre.
A noter, les ZRC sont aussi équipées du Sellita 300-1, cela dépend des séries. Sur la mienne, c'est un ETA, confirmé par ZRC, mais cela aura pu également être un SW.
Je n'ai personnellement pas de préférence entre les deux, mes SW ayant tendance à être plus précis que les ETA, mais bon, ce manque de clarté n'est pas optimal côté ZRC, je trouve.
Le lume
Efficace, malgré ses minuscules index…
Conclusion
J’adore cette montre malgré ces petits défauts… quelle gueule, quelle lisibilité (mais pas à la minute comme sur une U1, par exemple). Elle est aussi très confortable au poignet.
C’est à cause de cela qu’on oublie ces défauts, parce qu’il y en a quelques uns…
Les + :
La gueule
Le confort au poignet
La qualité de fabrication
La lunette permettant le nettoyage à l’intérieur (système ECS)
La couronne et son revissage nécessaire
Les aiguilles
Les - :
Le système de pompes de bracelet complètement à la con
L’acier est trop tendre pour une toolwatch
Le prix
Est elle une toolwatch ? Non, pas vraiment.
Est-ce une montre habillée ? Non, vraiment pas.
Est-elle meilleure baroudeuse qu’une U1 ? Non. Qu’une MM300 ? Non. Qu’une GSAR ? Non.
Mais... Par contre, au poignet, elle est extraordinaire…
Bref, une montre atypique et géniale, sans doute trop chère pour les prestations qu’elle offre… Mais quelle montre !



