

Nouvelle revue donc… pour une montre qui me tient particulièrement à cœur !
Pourquoi ? Et bien, je suis cette montre depuis près de deux ans. C’est une longue gestation de la part des créateurs, puis la réalisation compliquée par le COVID, puis la livraison…
Bref, une longue, très longue attente, pour pouvoir vous présenter cette Bohen Mille Mer !
Commençons donc par le début : début 2020, dans un message énigmatique sur un autre forum, on annonce une montre, la Bohen StarDiver.

J’en tombe amoureuse : tout ce que j’aime !

Ce n’est finalement pas cette montre qui sera livrée en juillet 2022, mais on approche du design. Les déclinaisons feront l’objet de discussion.
Le design final étant fixé, l’ouverture des ventes a lieu en octobre 2021.
Quant à moi, je tourne et je retourne le problème dans ma tête : elle me plait maiiiiis… La taille me fait peur et l’impossibilité de l’essayer me freine.
Et puis finalement, en décembre, je me décide à envoyer un message à Blaise, le créateur de Bohen, pour pouvoir essayer cette fameuse montre.
Malheureusement, entre le COVID et autre (la Bohen est à Marseille, je suis à Paris, etc), l’essayage n’a pas pu se faire. En revanche, après quelques longues discussions avec Blaise sur la manière dont il conçoit la montre, sur l’horlogerie en générale, sur la passion qu’il a, sur la manière dont toute la famille s’est impliquée dans cette montre… Je décide de me joindre à ces « Ambassadeurs », le nom donné aux acquéreurs de cette première Bohen.
Me voilà donc, à attendre « patiemment »

Les spécifications techniques :
Etanchéité : 1000m
Valve hélium
Couronne à 12h
Boitier en acier 316L
Fond de boîte en titane grade 5
Insert céramique
Lunette 60 clics
Bracelet acier avec boucle crémaillère
Index en superluminova X1
Mouvement Soprod M100 modifié pour Bohen (rdm 42h, réglage +/- 4s, antimagnétique, 28 800 alt, 25 rubis, balancier Glucydur)
Verre saphir dome avec AR
Largeur : 43mm
L2L : 50mm
Epaisseur : 17,5mm
Entrecorne : 24mm à l’entrecorne, 18mm après le bracelet universel
Le packaging
Le packaging respire la qualité : une double boite en imitation bois laqué (selon un procédé écologique, à base de paillette de carton recyclé).


Dans la première boite, une médaille « Ambassadeur » : ça flatte peut être l’égo, mais bon, c’est pas ça qui m’intéresse.

Dans la seconde boite, la montre.

Dans une enveloppe à part, le rubber et les cartes de garantie.
Le cadran
On attaque directement ! Le cadran !

Et le premier truc c’est « wow ». Il est d’une profondeur démentielle. Noir profond, simple, basique mais qui met tellement en valeur le reste.

A 12h, en blanc « BOHEN MILLE MER ».

A 6h, toujours en blanc « 1000m / 3300ft Automatic Helium Valve ».

Autour de l’index à 6h « SWISS MADE ».
Les index
Les index…. Là on commence à toucher l’essence de la montre. Pour la petite histoire, ils sont réalisés côté joaillerie.
Ils sont sertis. La partie métallique de l’index est entièrement polie tandis qu’à l’intérieur se trouve du luminova appliqué en gel. Ce procédé donne une teinte parfaitement homogène au luminova.

Les index recouvrent à la fois le chapter ring et le cadran, sauf à 3, 6 et 9h, où ils s’arrêtent au chapter ring.

A 6 et 9h les chiffres sont également présents (entièrement lumés).

A 12h, nous avons un double index encore plus travaillé.

A 3h, nous avons une « loupe interne à double pont », technique déposée par Bohen. Cela signifie finalement que la loupe interne est tenue par un cerclage reposant au dessus du cadran, plutôt au niveau du verre, à la 13eme et 17eme minute. Ce cerclage est entièrement poli, ce qui amène de sympathiques reflets.


En réalité, au-delà de la technique, je ne trouve pas ce procédé de loupe hyper convaincant. La lisibilité n’est pas optimale (date invisible sous certain angle, par exemple) et cela peut compliquer la lecture de l’heure quand l’aiguille des minutes est entre 13 et 17min…
En revanche, d’un point de vue purement esthétique, c’est vraiment sympa dans le sens ou ca ajoute de la vie au cadran et que ça différencie la montre au premier coup d’œil.

Les aiguilles
Au contraire des index, les aiguilles sont entièrement brossées. Larges et longues, elles sont ultra lisibles.


Elles ne sont pas simples pour autant : avec une forme retravaillées d’aiguilles glaives, elles sont ajourées sur le premier tiers.
L’aiguille des secondes, a, elle, une forme hexagonale.

Le boitier
Encore une fois, le boitier est hyper atypique et extrêmement travaillé.
On commence rapidement pour dire que la couronne est à midi et que le boitier à une forme hexagonale.

Mais ensuite… le boitier présente trois types de finitions distinctes.
Le dessus des cornes est en brossé circulaire.

Le côté des cornes et l’entrecorne ont, eux, un brossé latéral.


La partie angulaire à 3 et 6h est elle en poli, ainsi que la valve hélium.



Tout ce travail a un intérêt, il réduit visuellement la taille de la montre. Les parties polies donnent l’impression d’être inexistantes, alors qu’elles élargissent la montre de 4mm.
Bref, le boitier est superbement fini, et à cette vertu étonnante de rendre la montre beaucoup plus petite que ses dimensions sur le papier.
Le verre
Le verre est un saphir légèrement bombé qui est utilisé en aérospatial.
L’anti reflet n’est qu’interne.

Ce saphir contribue à rendre la montre vivante puisqu’il permet au cadran entier de prendre subitement une teinte bleu électrique.
L’absence d’anti reflet externe donne cependant une montre moins lisible qu’une Sinn par exemple (mais dont l’AR extérieur est bien plus susceptible d’être détérioré, comme j’ai déjà eu l’exemple). Et puis, avec un AR externe, il y aurait bien moins de reflets exceptionnels qui donnent l’impression que tout le cadran est bleu…
La lunette
La lunette est hyper préhensible, et ça, c’est un excellent point.

L’insert est en céramique et lumé qu’à 12h, dans un rappel du logo de Bohen.

La lunette a 60 clics, francs et nets.
En revanche, c’est aussi l’unique point de déception pour ma part : la lunette présente un très léger jeu de droit à gauche (vraiment trois fois rien, mais suffisamment pour s’en rendre compte).
Le fond
Le fond est gravé (d’une vraie gravure, bien profonde). A noter que le fond est en titane grade 5 alors que le boitier est en acier.

La couronne
Le point essentiel de cette montre, c’est cette grosse couronne à 12h.

Elle a de belles rainures pour être facilement préemptée. Mais finalement, elle semble être beaucoup préhensible qu’elle ne l’est en réalité !
Le logo de Bohen est en relief. J’ignore si c’est de la chance, mais le H tombe parfaitement droit.

Le bracelet
Le bracelet de la Bohen n’est pas un bracelet ordinaire.
Commençons par le début et la manière dont le bracelet est attaché à la montre : Comme pour une ZRC, la couronne empêche un bracelet classique.
Chez ZRC nous avons un maillon autour de la couronne qui permet une attache universelle.
Chez Bohen, le choix a été fait de présenter la réplique du maillon autour de la couronne de l’autre coté. Les avantages ? Avoir une montre parfaitement équilibrée en termes de poids et ne pas être obligé d’avoir une entrecorne de 24mm.

L’inconvénient est que, du coup, le bracelet est très court.
Autre caractéristique du coup, la taille de l’entrecorne. En sortie de boitier, l’entrecorne est de 24mm (comme sur les ZRC). En sortie de maillon universelle, l’entrecorne n’est plus que de 18mm.
A mon sens, 18 est un peu petit (d’où le fait que les bracelets d’origine se ré-élargissent en 20mm). Mais cette astuce permet de : 1. Limiter le poids de la montre 2. La rendre plus confortable.
Les bracelets en eux-mêmes, parlons-en…
Le bracelet acier est, comme le rubber, ajouré au milieu.
Le maillon central est poli, les extérieurs sont brossés. C’est généralement une combinaison que je n’aime pas trop. En revanche, elle trouve ici sa place pour plusieurs raisons :
1. elle n’est pas trop visible de part le peu de place que prend le bracelet
2. elle rappelle à la fois le cerclage de la date et les index



La boucle est elle vraiment sympa : complètement brossée, elle est relativement courte.
Un réglage fin sans outil est possible grâce à la crémaillère.

La boucle s’ouvre grâce à deux boutons poussoirs.

Elle est gravée du logo et du nom de la marque (la gravure est superbe).

Le bracelet rubber est lui marqué du logo et du nom de la marque au niveau de l’entrecorne.

Il est confortable et possède une grosse boucle.
Perso, il est trop grand pour moi, je préfère lui monter un Bonetto sur déployante avec extension de plongée.
Les deux bracelets Bohen peuvent être changés sans outil.
Le mouvement
Le mouvement est un soprod M100 modifié pour Bohen avec traitement Rhodium, masse en côtes de Genève, ponts perlés et balancier Glucydur.
Sa réserve de marche est de 42h il est amagnétique et bat à 28 800 bat.
La précision est top…
Le lume
L’aiguille des heures a un lume vert, assorti aux index. Les autres ont un lume bleuté.
Si la différence est extrêmement visible au premier coup d’œil, elle s’atténue dans la nuit.

Conclusion
Une sacrée montre, en tous points de vue…
Finitions exemplaires, chrono optimal, des dimensions improbables sur le papier qui passent tellement bien en vrai…
C’est une montre que j’ai attendue, beaucoup… Et au final, je ne suis pas déçue… ca veut déjà dire beaucoup de choses.
Moi qui aime les montres outils, celle-ci malgré ses apparences bien plus habillées, remplie parfaitement son office : elle semble fiable, solide et prête à encaisser la vie. Et au contraire des Sinn et autres que j’aime pour leur côté clinique, celle-ci est hyper versatile, joueuse et vivante.
Les + :
Gueule incroyable
Des finitions exceptionnelles
La répartition du poids (elle est lourde quand on la prend en main mais plus quand on la met au poignet)
La boucle du bracelet au top
Lume très bon
Le travail des polis/brossés pour diminuer la perception de la montre
Les - :
Le léger jeu de la lunette
La couronne pas aussi facilement préhensible que ce que sa taille laisse penser
Un petit WS pour la route !

Merci pour la lecture !

