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par **kane86** » 09 Aoû 2017, 23:57

vitiflor a écrit: Reno le grand manipulateur à la solde de l'industrie horlogère chinetoque.

Heureusement, tout ce qui vient de Chine n'est pas toc :ugeek:

par **landrover** » 10 Aoû 2017, 08:58

J'ai bien ri en lisant les dernières pages ... :error404:

Ma chaîne **YouTube** · par **Reno** » 10 Aoû 2017, 09:11

par **Kriko** » 10 Aoû 2017, 17:30

Reno a écrit:Je viens de retrouver un article sur KASSAW dans le Bulletin d'Horlogerie Vaudois (n°17 - Avril 1902) :

En 1852, deux horlogers suisses, Peter E. Decimus et Friedrich Märchal, tous deux originaires du Canton de Fribourg, décident de lancer leur marque horlogère.
Il faut trouver un nom.
Et une image pour la future marque.
Car en cette seconde moitié du XIXème siècle, c'est déjà le règne de la mercatique.

Après de longues heures d'hésitation, deux propositions sont formulées :

dont le logotype est une cruche en terre cuite avec deux anses.

mais le projet est rapidement abandonné, car un membre du groupe-test fait remarquer que la cruche a un fond bombé, ce qui n'assure pas une stabilité optimale, et que ça serait dommage de renverser une pleine bassine d'Emmental et de Vacherin fondu pour un simple défaut de conception.

ou

dont le logotype initial reprend le T de TOT, ainsi que la croix helvétique, car les choses qui vont sans les dire vont encore mieux en les disant.

On notera que plusieurs des décisionnaires étaient chauves, qu'ils portaient des vestes autrichiennes à la mode de l'année précédente, et étaient chaussés, pour la plupart, de solides brodequins en cuir, chauds et résistants durant la saison des neiges.
Mais nous y reviendrons.

La décision finale se porta donc tout logiquement sur le nom

"KASSAW",

dont la première lettre était un hommage à PateK Philippe, un concurrent auquel les deux hommes vouaient une admiration sincère et chaleureuse, et la dernière à Rolex (mais ce dernier point fait débat dans les rangs des spécialistes, qui avancent d'une part que l'autre "grande maison" de Genève n'existait pas encore à cette époque, et que d'autre part, on ne trouve aucun W dans les lettres qui la composent ; mais ce sont des querelles d'initiés qui n'intéressent pas réellement le grand public, il faut en convenir).

L'idée du logotype initial fut néanmoins conservée, et fit en outre florès parmi d'autres horlogers suisses, dont certains n'hésitèrent pas à recopier grossièrement les lignes générales de cette épure, au demeurant jamais égalée.

L'année suivante, la marque fit une entrée fracassante au salon de Bâle, car la charette à bras des deux associés qui contenait toutes les montres de leur nouvelle collection, lancée à pleine vitesse (suite à l'emballement de l'âne brun qui tractait l'attelage) alla percuter la verrière de l'entrée du Casino où se tenait l'événement.

Traumatisés, les exposants s'enfuirent comme une volée de Tarins des Aulnes, et il faudra attendre 1917 pour que l'exposition rouvre ses portes (les artisans vitriers suisses travaillent consciencieusement mais à un rythme peu soutenu, ce qui explique la durée des travaux, qui pourrait surprendre un salarié productif de l'ère moderne néo-libérale, et qui est vraisemblablement à l'origine des clichés peu amènes sur la supposée indolence helvétique).

Aujourd'hui, KASSAW est une marque solidement établie, et sa réputation n'est plus à faire.
Les nombreuses inventions issues de ses ateliers prestigieux font l'objet de brevets, la plupart dormant encore dans l'obscurité des coffres helvétiques.

On relèvera, parmi celles-ci, le double échappement en ligne "coco-axial" à double sortie ; la valve en peau de chamois qui permet aux plongeurs du lac Majeur d'essuyer le verre minéral Hardlex Sedlex™© de leur garde-temps, tout en respectant les paliers de décompression ; ou la fonction "Stop'ou'Encore" de l'aiguille des secondes, qui s'arrête à Midi, et ne repart que si on appuie sur la couronne en donnant un coup de sifflet.

Dernier coup de génie à porter au crédit de Peter E. Decimus, l'utilisation du Mandarin sur la notice accompagnant ses produits, ainsi que sur les emballages.
L'homme a plusieurs coups d'avance sur la concurrence, il sait que la bataille à venir sera féroce sur le front horloger en Europe, et que l'Asie est l'avenir de l'horlogerie. En pleine guerre de l'opium, il parie sur Hong Kong, et installe une usine à Shenzhen.
C'est visionnaire. Une véritable leçon pour les générations futures.

KASSAW, une marque qui pèse dans le game.

Marrant! Tu as toujours la plume agile à ce que je vois. A noter qu'en bouleversant sans vergogne l'ordre des lettres de EMAGO, on peut aussi tomber sur OMAGE. Mais nous ne le ferons pas.