Index du forum Documentation de référence et technique horlogère

Tout ce qui concerne le fonctionnement des montres, leur fabrication et la technique horlogère : documentation de référence concernant les calibres, la mécanique horlogère, le fonctionnement des complications ainsi que les fabricants de montres, comme par exemple les listes de modèles, notices techniques, schémas de fonctionnement, vues éclatées, etc.

[histoire des marques] bulova

Messagepar lepoulpe » 15 Fév 2015, 11:06

bonjour a tous amis lecteur. je continue mon voyage dans les marques d'origines americaines et aujourd'hui je vais te parler un peu de bulova.

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Bulova est une manufacture horlogère qui produit des montres de luxe et des horloges. Le siège est basé à Woodside, Queens, New York aux États-Unis.

Bulova a été fondée par en 1875 par Joseph Bulova (1851–1936), un immigrant de Bohème (dans l'actuelle République tchèque) qui arrive à Manhattan (New York), à l'âge de dix-neuf ans. Il ouvre sa propre bijouterie rue Maiden Lane dans le sud de Manhattan. Ses innovations techniques et artistiques le distinguent très vite des autres bijoutiers du quartier, et sa notoriété commence à s'accroître.
En 1912, il ouvre sa première usine à Bienne (Suisse), destinée entièrement à la production de montres. Bulova se lance dans une production de masse standardisée.

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joseph bulova


Le style visuel iconique de ses premières publicités rend populaire ses montres auprès du grand public américain. Mais au-delà du style original, la précision et la recherche technologique vont également devenir un quête sans fin pour Bulova.
En 1920, il installe un observatoire sur le toit d'un gratte-ciel pour effectuer des mesures qui vont lui permettre de déterminer très précisément le temps universel.

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Renommée Bulova Watch Company en 1923, Bulova produit la première publicité diffusée à la radio en 1926, en annonçant le premier « bip » de l'Histoire : « At the tone, it’s eight o’clock, Bulova Watch Time » (« au bip, il sera 20 h temps Bulova »), une annonce entendue par des millions d'américains. En 1927, Charles Lindbergh est le premier pilote à rallier Paris depuis New York sans escale. Sa traversée lui vaut de décrocher le Prix Bulova Watch et un chèque de 1 000 $, et il devient un emblème pour la marque qui créé le modèle « Lone Eagle » à son effigie. Bulova devient ensuite en 1931 le premier fabricant à proposer des horloges électriques. Dans les années 1930 et 40, la marque connaît un immense succès avec ses montres rectangulaires plaquées dont le boîtier était fortement galbé pour mieux épouser la courbe du poignet, montre pensée pour la conduite.

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une montre dite de conducteur, avec son boitier galbé.

La première Accutron est sortie en 1960 et représente une révolution dans l'industrie horlogère pour être la première montre électrique à diapason. Son inventeur, Max Hetzel, était né à Bâle, et avait rejoint la société en 1948. Le diapason était propulsé par un transistor et un oscillateur électronique, de sorte que Accutron est considéré comme la première « montre électronique ». Plus de 4 millions de montres ont été vendues jusqu'à ce que la production soient arrêtée en 1977. Le modèle le plus célèbre de la marque est l'Accutron Spaceview au design futuriste que l'on voit dans le film Les contes immoraux avec la scène mythique de Fabrice Luchini à la plage. En 2010, en hommage aux 50 ans d’innovation horlogère, une Accutron Collector numérotée à 1 000 exemplaires fabriquée à la main a été lancée et vendue avant même sa sortie. En 2014, le modèle Accutron II Alpha reprenant le design de la spaceview shield et équipé d'un mouvement precisionist voit le jour.

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des bulova spaceview

a noté que max hetzel a egalement travaillé chez omega sur un systeme concurrent.
A la fin des années 70, l'inventeur de la Bulova Accutron,Max H

etzel, est sollicité par Omega pour construire une alternative à sa célèbre montre à Diapason, dont les brevets sont en possession de la firme Bulova.

C'est donc dans le plus grand secret que l'ingénieur va créer ce qu'il appellera sa "souris".
Ses recherches aboutissent en 1971, avec la création d'un micro-moteur totalement inédit, permettant donc de contourner les brevets de Bulova.
la suite est la pour les amateurs de technique
http://www.chronomania.net/contenus/mamontreamoi/La_souris_de_Max/Revue_speed_souris.html

mais revenons a bulova amis lecteurs
Dans les années 1960, Bulova fut choisie pour être la première montre à aller dans l'espace (en ce qui concerne les cosmonautes américains), mais finalement c'est Omega qui fut préférée au dernier moment.

Cependant, certaines horloges embarquées dans des instruments du programme Apollo ont été des Bulova Accutron avec les mouvements à diapason.

a noter que bulova a essayer de communiquer sur l'evenement
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En 2010 Bulova a lancé la Precisionist, un nouveau type de montre à quartz qui offre une précision de plus ou moins 10 secondes par an, une faible variation à la température et qui produit une marche de la trotteuse en continu, sans à-coup.

Bulova appartient au groupe Loews Corporation à partir de 1979 mais fin 2007, Citizen Holdings rachète l'horloger pour un montant de 28 milliards de yens (175 millions d'euros) pour renforcer sa présence sur le segment des montres de 200 à 600 dollars. Actuellement Bulova, fabrique et commercialise plusieurs marques différentes, y compris : la marque « Bulova », l'économique « Caravelle », l'élégante Wittnauer, et l'indémodable et sportive « Accutron ». En 2008 une montre Bulova Automatique, perdue par un marin en 1941, a été retrouvée 67 ans plus tard dans les fonds marins, et rendue à son heureux propriétaire. À l'occasion des 125 ans de la marque, et pour rendre hommage à cette grande contribution, le vendredi 10 avril 2011 a été décrété Journée officielle « Bulova » par Rudolph Giuliani, le Maire de New York.

voila ami lecteur, comme d'hab commente donne ton avis. merci a wikipedia et horlogerie suisse ainsi que chronomania pour l'aide apporté a cette chronique.
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Re: [histoire des marques] bulova

Messagepar Fran6 » 15 Fév 2015, 12:07

comme fait a coter
merci pour ce partage :thumbsup:
et je rajoute ceci pour bien compléter ton superbe tuto


une video du fonctionnement :arrow: http://www.richardkunze.de/filme/st_9162.wmv
La montre à diapason a 50 ans
copier de http://www.watch-around.com/fr/zone-abo ... 0-ans.html
Auteur: Lucien F. Trueb

Max Hetzel, le père de la montre à diapason.

La présentation des premières montres électromécaniques par Elgin et LIP en 1952 inquiéta fort Arde Bulova, PDG de la société Bulova Watch à New York. S’agissait-il d’une révolution technolo­gique dont il pourrait être la victime? Bulova prit l’avion pour la Suisse et se rendit à Bienne où étaient fabriqués ses mouvements depuis les années 1920. Dans son usine, il rencontra le jeune ingénieur-électricien Max Hetzel et lui demanda un rapport détaillé sur les nouveaux mouvements. Ce document fut livré en avril 1952. Hetzel arriva à la conclusion que la montre électromécanique n’avait rien de sensationnel, mais présentait deux solides avantages: elle se passait de ressort-moteur et la pile lui donnait une autonomie d’une année.

Naissance de l’Accutron
Hetzel ajouta qu’il serait en principe possible de construire un mouvement à haute fréquence très supérieur en utilisant comme base de temps un diapason à commande électro­nique transistorisée. Cette idée était inspirée par le travail de diplôme qu’Hetzel lui-même avait fait à l’Ecole Polytechnique de Zurich, dont le sujet était précisément le diapason électronique. Sur mandat de Bulova, Hetzel rédigea en 1953 un brevet pratiquement incontournable couvrant la mon­tre à diapason. L’oscillateur était excité par un simple circuit à transistor et deux aimants permanents en nickel-cobalt fixés à l’extrémité des bras du diapason et plongeant chacun dans une bobine stationnaire.

Oscillateur et moteur
Le diapason servait égale­ment de moteur. A cette fin, un fil métallique terminé par un minuscule rubis prismatique était fixé à l’un de ses bras. A chaque oscillation du diapason, ce rubis faisait avancer d’une dent une roue d’un dia­mètre de 2,4 mm. Ce mouvement rotatif était trans­mis au rouage et finalement aux aiguilles. Une pile à oxyde de mercure donnait à la montre une auto­nomie d’un an. La marche était de l’ordre de 2 secondes par jour, ce qui était bien pour l’époque mais pas révolutionnaire, les calibres purement mécaniques à 36 000 alternances / h ayant déjà réalisé cette performance. Hetzel construisit huit prototypes de 30 mm de dia­mètre, ce qui suffit à la directrice de Bulova-Bienne, la redoutable Lore Sandoz-Peter. Le projet fut trans­féré au laboratoire de Bulova à Jackson Heights près de New York, ce qui ne plut guère à Hetzel: il se mit discrètement à chercher un nouvel emploi. Pour ne pas perdre cet excellent ingénieur, on lui offrit le poste de chef physicien à Jackson Heights, ce qu’il accepta avec plaisir. Il eut donc l’occasion de mettre au point son calibre pour la production. Le 25 octobre 1960, Omar N. Bradley, ancien chef d’état-major du général Eisenhower pendant la Deuxième Guerre mondiale, lança la montre à dia­pason appelée Accutron, équipée du calibre 214. Un évènement extraordinaire vu qu’il s’agissait de la première montre-bracelet n’utilisant pas un balan­cier comme base de temps. Avec son transistor c’était la première montre véritablement électro­nique produite en grande série. Son nom était dérivé de Accuracy et electronics et son mouvement ne comprenait que 27 pièces, dont 12 étaient mobiles.

Swissonic et Megasonic
Après le lancement commercial de l’Accutron, Hetzel rentra en Suisse où il fut engagé en 1963 par le Centre Electronique Horloger (CEH) à Neuchâtel. Il y développa la variante Swissonic de la montre à diapason dont l’oscillateur avait la forme d’un fer à cheval situé à la périphérie du mouvement. Il était déjà prévu de produire une première série sur une ligne-pilote dirigée par Hetzel à Gals, non loin de Neuchâtel. Tout ceci tomba à l’eau lorsqu’il s’avéra que le bre­vet de l’Accutron couvrait également la Swissonic. En 1969, Hetzel rejoignit Omega qui l’avait engagé pour contourner son propre brevet de 1953. A cet effet, Hetzel développa un oscillateur-moteur très original. Il comportait un diapason asymétrique oscillant à 720 Hz, portant une capsule remplie d’huile où tournait une roue à cliquets d’un diamètre de 1,2 mm munie de 180 dents. Deux ressorts ter­minés par des rubis l’obligeaient à tourner toujours dans le même sens. Des aimants en platine-cobalt couplaient le moteur au rouage. Omega protégea cette construction de 12 brevets et la présenta en 1973. Le nouveau moteur reçut le sobriquet de «souris». Hélas, la fiabilité du mou­vement Megasonic (calibres Omega 1220 et 1230) laissait à désirer, le couplage magnétique étant trop faible. La production se limita finalement à quelque 10000 pièces. Vu les progrès vertigineux dans le domaine du quartz, la Megasonic fut aban­donnée en 1976.

Licences pour Ebauches SA et Citizen Watch
En toute indépendence du CEH et de Bulova, des ingénieurs chez Ebauches SA à Neuchâtel avaient développé en 1961 une nouvelle version de la mon­tre à diapason. Appelé «Mosaba» (Montre sans balancier), ce calibre était muni d’un oscillateur de 300 Hz tridimensionnel sans erreur de position. Malheureusement, cette construction très fiable s’était révélée elle aussi couverte par le brevet Bulova, dont la licence fut par la suite vendue à Ebauches SA pour 1 million de dollars. La Mosaba présentée en 1967 sous le nom de Swissonic 100 fut mise sur le marché deux ans plus tard. On en produisit même une version chronographe. En URSS, la Fabrique de montres no 1 à Moscou mit en vente à partir de 1968 une copie illégale du calibre 214 de l’Accutron appelée Kamertoni. D’autre part, Citizen au Japon mit sur pied à la fin des années 60 une joint venture avec Bulova afin de produire et de vendre des montres à diapason en Asie. La première d’entre elles fut sortit d’usine en 1972 sous la marque HiSonic. Cinq ans plus tard, la montre-bracelet quartz s’était définitivement imposée et la production de mon­tres à diapason s’arrêta partout. Le product life n’avait duré que 17 ans, pendant lesquels Bulova vendit entre 4 et 5 millions d’Accutron. Citizen Watch produisit un million de montres HiSonic, alors qu’Ebauches SA mit sur le marché quelques centaines de milliers de Mosaba-Swissonic. Les soviétiques n’ont jamais publié de chiffres quant à la production du calibre Kamertoni.
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Re: [histoire des marques] bulova

Messagepar M.Mitsuhirato » 15 Fév 2015, 16:07

Merci pour cet excellent topic et me voilà plus instruit car ne m'étant jamais documenté sur cette marque, je l'imaginais Suisse ...
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Re: [histoire des marques] bulova

Messagepar Gér@rd » 02 Juin 2015, 07:37

Avec un peu de retard (j'avais dû zapper un peu vite mes forums un retour de WE ;))...

Présentation intéressante qui remet bien en valeur une grande marque peu connue actuellement du grand public (mais pas d'MGN :D). S'il ne devait rester qu'un "haut fait" de Bulova dans les mémoires ce serait sans nul doute l'invention du système à diapason (l'accutron) qui fût complétement atypique ! Ça ne ressemblait à rien de ce qui avait été fait depuis la naissance de l'horlogerie. Et ce fût la dernière étape, la dernière transistion (très courte, qualques années...) avant le quartz.

Sinon il faut absolument lire ces deux articles :

1) "The accutron watchpage",

2) "The remarkable Bulova Accutron caliber 214" par Walt Odets
Heureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes, ils n'ont pas fini de rigoler !
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