Hello les normaux,
Je vous propose une rapide revue de la dernière Orient Mako, la troisième du nom, sortie en septembre 2018.
Cette version est actuellement disponible en sept déclinaisons :
- cadran noir / lunette noire / bracelet acier,
- cadran noir et or / lunette noire et or / bracelet silicone,
- cadran bleu / lunette bleue / bracelet acier,
- cadran bleu / lunette bleue / bracelet silicone,
- cadran bleu et or / lunette bleue et or / bracelet acier,
- cadran vert / lunette noire / bracelet acier,
- cadran rouge / lunette noir / bracelet acier.
C'est cette dernière déclinaison (cadran rouge) que j'ai choisie.
Voici les principaux éléments techniques :
- Diamètre : 42mm
- Entrecorne : 22mm
- Epaisseur : 13mm
- Etanchéité : 200m
- Fond : plein vissé
- Carrure : acier inox, poli-brossé
- Couronne : vissée à 3h, siglée laser
- Lunette : unidirectionnelle 120 clics
- Insert : alu
- Cadran : soleillé rouge griotte
- Index : appliqués, luminescents
- Aiguilles : luminescentes
- Luminescence : Nemoto vert
- Chapter-ring : non, chemin de fer à même le cadran
- Complications : guichets jour (anglais/espagnol) & date à 3h
- Date instantanée : non
- Verre : saphir
- Calibre : in-house F6922 / 22 rubis
- Fréquence : 21.600
- Remontage manuel : oui
- Stop seconde : oui
- Réserve de marche : 40h
- Bracelet : type oyster acier
- Extension plongée : non
- Boucle : déployante, poussoirs et sécurité
- Endlinks : non pleins
- Axes de maillons : épingles
- Tarif : 269.90 euros.
Les amoureux de montres sportives, modernes et innovantes vont être déçus : La Mako 3 revendique avant tout une allure de plongeuse vintage. Que ce soit la forme des index appliqués, la police calligraphique italique utilisée pour "Automatic" et "Water Resistant", le soleillage, l'absence de chapter-ring qui aplatit visuellement la montre ou encore la mince lunette qui favorise l'ouverture cadran, tout semble rappeler une plongeuse des années 60/70, genre Seiko 62MAS.
Je reviens sur le cadran très réussi qui représente, disons-le, l'intérêt majeur de ce modèle. Le soleillage est superbe, la montre passe de teintes cuivrées dans les ambiances sombres à un magnifique rouge griotte dès lors qu'un rai de lumière vient la caresser. Les index sont fort joliment réalisés, bien alignés, c'est utile de le préciser. Quant aux aiguilles, là encore un très bon point à Orient, elles sont de longueur idéale ! La trotteuse et l'aiguille des minutes viennent jusqu'au chemin de fer quand celle des heures arrive au ras des index. Voilà qui change agréablement de trop de montres actuelles sur lesquelles les aiguilles sont réduites à la taille de moignons...
Les 42mm de diamètre permettent à cette Mako 3 de se positionner aisément sur toutes les tailles de poignet et sa faible épaisseur la rend extrêmement confortable. La carrure est de bonne facture avec un dessus brossé et des flancs polis. Le fond plein est gravé superficiellement au laser tout comme la couronne, c'est "cheap" mais mieux que rien. La lunette 120 clics assure elle aussi le minimum syndical avec un très léger jeu. Le verre saphir ne me paraît pas avoir reçu de traitement AR particulier mais je peux me tromper.
Je passerai sur le logo ORIENT qui est loin de faire l'unanimité chez les zinzins de tocantes, tout comme sur les guichets jour/date à 3h qui sont d'un classicisme sans égal. En revanche, ce qui fut pour moi LA très grosse et bonne surprise sur ce modèle, c'est la luminescence ! Alors que je m'attendais à un truc du genre chinois (Maglight durant 40 secondes puis le néant...), j'ai dû me rendre à l'évidence : cette Mako3 performe aussi bien sinon mieux que le deux références en la matière au sein de ma collection, à savoir la SKX007 (Lumibrite) et la T-Touch Solar (BGW9). Rapidement chargée le soir à 23h, j'ai pu lire très clairement l'heure dans le noir à 6h du mat le lendemain. Simplement génial.
Bon, il est temps de passer aux choses qui fâchent. Avec en premier lieu, dès la prise en main au sortir de la boîte : le bracelet... Oh mon Dieu le bracelet..."Crouiic, chling, cronch", c'est bien simple, les chenilles d'un char Leclerc en manoeuvres ne feraient pas même autant de boucan (une image empruntée à Moonwatch en hommage à la Bofbof ). Ce qui est assez marrant, c'est que ce bracelet semble s'être, comment dire, rôdé en l'espace de 48h. J'ai l'impression qu'il est de moins en moins bruyant, comme si les maillons, les épingles qui les tiennent, le fermoir et les pompes dans les endlinks s'ajustaient à mesure. En tout état de cause, un bracelet ça se change, il n'y a donc rien de rédhibitoire.
La deuxième chose qui m'a fait une assez mauvaise impression, c'est la sensation à la couronne. Lorsque cette dernière est tirée en dernière position (hacking et réglage de l'heure), elle branle exactement comme celle d'une Vostok Amphibia ! Alors sur une Amphibia ça ne me choque pas, mais sur une autre montre, c'est assez inattendu.
Autre chose que je n'avais encore jamais vu sur aucun modèle avant cette Mako 3, c'est qu'il n'y a pas de débrayage de la couronne lorsqu'on la visse sur son tube. Autrement dit, lorsque vous revissez la couronne, elle continue à remonter le mouvement (je ne sais pas si je suis très clair). Bref, tout ceci n'a rien de grave si cela fonctionne ainsi et que cela reste fiable, mais c'est plutôt déroutant.
Question dérive, le F6922 est aux alentours de +21s/j, porté, depuis que je l'ai mis en route, rien de catastrophique pour un mouvement de cette gamme même si on s'attend toujours à mieux.
En conclusion, je dirais que cette montre m'a réservé de très agréables surprises, notamment la belle réalisation du cadran et la luminescence redoutable d'efficacité. Le bracelet par contre est, selon moi, à virer dès le premier jour si vous ne voulez pas vous gâcher le plaisir. Quant au maniement de la couronne, je reste encore perplexe... N'ayant ni possédé, ni manipulé d'anciennes versions de Mako ou Ray, je ne saurais dire si les points que j'ai rapportés plus haut font partie ou non du folklore Orient.
Quoiqu'il en soit, pour moins de 300 euros, cela reste une montre tout à fait honnête et sympathique.
D'ailleurs et pour tout dire, j'ai reçu dans l'entre-temps une seconde plongeuse de chez Orient. Par contre ça n'est ni le même mouvement, ni la même dimension, ni le même style, ni la même étanchéité, bref, un autre monde dans lequel même l'hélium ne pénètre pas...